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L'armée israélienne a éliminé le chef du Hamas, lors d'une opération dans la bande de Gaza. Est-ce que ça pourrait être un coup décisif porté au mouvement islamiste palestinien, après un an de guerre?
Elena Aoun, professeure en relations internationales à l'UC Louvain, était l'invitée du RTL info 19h. Elle est revenue sur la mort de Yahya Sinouar. Est-ce que la mort de son leader pourrait signifié la fin du Hamas? "Je pense qu'on s'aventure énormément", dit-elle. "Ces groupes-là, le Hamas et le Hezbollah, ne reposent pas que sur leur leader. Il y a toute la racine, il y a tout le contexte qui est là et qui soutient le combat de ces acteurs non étatiques, avec des chefs, mais dont on voit que leur assassinat ne mène pas forcément aux résultats escomptés. Le Hamas risque de continuer à bien fonctionner malgré cet assassinat."
Vers la fin de l'offensive à Gaza?
Cela ne signifie donc pas la fin de l'offensive israélienne à Gaza? "Il y a certainement une fenêtre d'opportunité", dit la professeure. "Mais on voit mal comment ce train lancé à grande vitesse va s'arrêter. Et est-ce que le gouvernement israélien s'attend à une capitulation pure et simple du Hamas ? Est-ce qu'on va être dans une véritable négociation ? Je pense que la clé, ça va être la pression de la rue israélienne, notamment les familles des otages d'une part, mais aussi est-ce que les diplomaties, notamment européennes, mais bien évidemment américaines."
Un espoir pour les otages?
Quel est, selon Elena Aoun, l'espoir de récupérer les otages? "Je ne pense pas que quoi que ce soit est structurellement changé pour les otages", dit-elle. "Je pense que le sort des otages est lié à la possibilité d'une négociation. Soit Israël négociera, et dans ce cas il pourra y avoir une libération des otages, mais je ne pense pas que ça puisse être gratuit pour Israël."