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Signé Giltay: retour d'un ancien président, tacles entre Insoumis... La gauche française se déchire de l'intérieur

En France, pendant que Michel Barnier poursuit ses consultations pour former un gouvernement, la gauche est en train de se diviser chez les Insoumis. Jean-Luc Mélenchon est de plus en plus contesté sur sa stratégie. Quant à François Hollande, il critique ouvertement la direction du Parti Socialiste. Il affirme que, contrairement à ce qu'elle dit, la gauche n'a pas gagné les élections. L'ancien président ne serait-il pas en train de préparer son retour ?

"C'est un secret de Polichinelle", assure Christophe Giltay dans son billet quotidien de 7h20 sur bel RTL. "Il est évident que François Hollande rêve de revenir au pouvoir. D'ailleurs, il ne l'a jamais vraiment caché. Je me souviens d'avoir évoqué le sujet avec lui lors de la présentation d'un de ses livres à Bruxelles. Alors évidemment, il ne le dit pas clairement, mais on sent bien qu'il n'a pas digéré le fait de ne pas avoir pu se présenter en 2017 et d'avoir été doublé par un jeune homme, Emmanuel Macron, qu'il avait nommé ministre."

Autre signe qui montre que l'ancien président pense à revenir sur le devant de la scène, des allusions à d'illustres politiciens ayant emprunté le même chemin : "À l'époque, François Hollande parlait de Raymond Poincaré, président de la République pendant la guerre de 1914, puis Premier ministre dans les années 1920. Il citait aussi Valéry Giscard d'Estaing, qui après sa défaite de 1981, a entamé une seconde carrière politique, en redémarrant tout en bas de l'échelle comme élu local, avant de se faire réélire député, puis président de la région Auvergne et enfin chef de son parti. Mais jamais VGE n'a pu revenir à l'Élysée, barré par son éternel rival, Jacques Chirac."

"François Hollande a pris le même chemin. Il est redevenu député en juillet. Et là, il attaque de front la direction du Parti Socialiste", compare le journaliste. "Invité hier soir sur France 5, il a jugé que la gauche n'avait pas gagné les élections législatives. S'ils avaient eu la majorité absolue, Emmanuel Macron n'aurait pas eu le choix. La gauche aurait pu composer avec une partie de la majorité sortante, l'aile la plus radicale ne l'a pas voulu et "pan" sur la tête de l'actuel patron du PS, Olivier Faure."

"François Hollande estime que Bernard Cazeneuve aurait pu devenir Premier ministre, si la gauche l'avait soutenu, plutôt que de s'entêter à présenter une candidate inconnue du grand public, Lucie Castex. Il devrait y avoir un congrès du PS en 2025 et l'on peut parier que François Hollande va tout faire pour récupérer la direction du parti pour lui ou l'un des siens."

"De surcroît, sa prise de position est une sorte d'autorisation de sortie pour ses partisans. Jusqu'à présent, les hollandistes ont refusé les propositions de Michel Barnier pour entrer au gouvernement. Il n'est pas sûr que ça dure", estime encore Christophe Giltay.

Il conclut en faisant un point général sur la situation : "Pendant ce temps, François Ruffin, ex-Insoumis, sort un bouquin où il flingue Jean-Luc Mélenchon, dénonçant sa stratégie qui consiste à s'adresser principalement aux jeunes, aux habitants des quartiers difficiles et aux minorités ethniques, mais pas aux classes populaires en général, abandonnées aux partis de Marine Le Pen. À gauche, François Hollande, François Ruffin, à droite, Édouard Philippe, Laurent Wauquiez et ce n'est qu'un début. Je pense que la prochaine élection présidentielle ne va pas manquer de candidats."

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