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Signé Giltay: qui aura les clés de la République française au lendemain du scrutin de ce dimanche?

En France, la campagne se termine ce vendredi soir à minuit. Le deuxième tour, c'est dans deux jours. L'ambiance s'est clairement tendue au sein de la campagne électorale, entre insultes, dénonciations et agressions. Ce qui prouve l'importance de l'enjeu. Alors, qui aura lundi les clés de la République ?

Selon la tradition, après une élection législative, le Premier ministre va présenter lundi la démission de son gouvernement. Le chef de l'Etat va l'accepter et lui demander d'assurer les affaires courantes. En France, cette période de transition ne prend en général que quelques jours tout au plus. Depuis les débuts de la Cinquième République en 1958, chaque législative a accouché d'une majorité absolue, soit relative, mais une majorité quand même.

Vers une cohabitation Bardella-Macron ? 

Le président fait donc son choix parmi les leaders de cette majorité, même si elle lui est opposée politiquement. C'est le cas de figure qui se présenterait si le Rassemblement National obtenait les 289 députés de la majorité absolue. On entrerait alors dans une cohabitation Bardella-Macron. Le premier aurait bien sûr les clés du camion et la carte d'essence. Mais le second ne serait pas dépourvu d'atouts, notamment pour programmer le GPS à l'étranger et organiser les révisions.

En clair, Bardella pourrait appliquer sa politique. Mais, pour de nombreuses décisions, il aurait besoin de la signature du président qui jouerait, comme à son habitude, le maître des horloges. Sans oublier que le Sénat, lui, resterait à majorité républicaine car il n'est pas concerné par la dissolution. En France, le Sénat est une assemblée très importante qui peut proposer des lois, en amender d'autres, en réexaminer des troisièmes, etc. 

Une période d'incertitude à la belge ? 

Au final, c'est l'Assemblée qui a le dernier mot, mais ça peut prendre des mois. Enfin, le Conseil constitutionnel qui vérifie les lois dirigées par l'ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius, restera lui aussi en place. Il pourra éventuellement jouer le rôle de contre-pouvoir. Mais admettons que le RN n'ait pas la majorité et le Front populaire non plus. Alors s'ouvrira une période d'incertitude à la belge qui pourrait déboucher sur un gouvernement de coalition ou sur une équipe technique dirigée par une personnalité respectée afin d'assurer le déroulement des Jeux olympiques et préparer un budget pour 2025.

Bref, quoiqu'il arrive dimanche, lundi ce ne sera pas la fin du monde. La Constitution française est à la fois solide et souple. Et si dans la partie de poker qu'il a déclenchée, Emmanuel Macron n'aura plus la main, c'est toujours lui qui distribuera les cartes.
 

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