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Signé Giltay: pourquoi le pape François sera-t-il absent de la cérémonie de réouverture de Notre-Dame?

Le pape François a plongé les autorités françaises dans la perplexité. Il a annoncé qu'il ne participerait pas à la réouverture de Notre-Dame de Paris le 8 décembre prochain. En revanche, il se rendra en Corse, le 15 décembre pour un colloque sur la piété populaire. Un choix qui interroge.

On dirait, une fois de plus, que ce n'est pas les grands qui l'intéressent, mais les petits. On a presque l'impression que c'est un gag. Notre-Dame de Paris, peut-être la cathédrale la plus connue du monde grâce à Victor Hugo et Walt Disney, va rouvrir ses portes le 8 décembre prochain. Lors de son incendie, elle est passée tout près de la destruction définitive. Quand le feu s'est attaqué à la tour nord, on redoutait la chute des cloches, qui aurait entraîné celle du clocher et de toute la façade.

Ce n'est pas Quasimodo qui l'a sauvée, mais le courage, le dévouement et la compétence des pompiers de Paris, avec, peut-être, diront les croyants, l'aide de Notre-Dame, elle-même.

Piété populaire

Le pape François, comme ses prédécesseurs, porte une grande dévotion à la Vierge. La République l'avait donc, en toute logique, invité à la cérémonie de la réouverture. Il a décliné, arguant de sa santé et de sa fatigue. Et puis là, surprise, il annonce qu'une semaine plus tard, il se rendra en Corse pour participer à un colloque sur la piété populaire en Méditerranée.

On peut y voir deux choses. D'abord, l'intérêt que le pape, argentin d'origine italienne, porte au bassin méditerranéen et à ses traditions populaires. L'île de Beauté, à une heure d'avion de Rome seulement, est une terre de piété, de foi et de procession dédiée à la Vierge, patronne de l'île.

L'évêque d'Ajaccio, le cardinal Bustillo, est évidemment ravi et rappelle que la Corse entretient des relations avec le Vatican depuis le 8e siècle. Bien sûr, Emmanuel Macron, président de la République, se rendra sur place pour accueillir le pape, mais on peut se demander, pourquoi cette volonté d'éviter Paris ? Depuis 2013, François s'est rendu à Strasbourg, à Marseille et bientôt en Corse, mais jamais dans la Ville Lumière. C'est peut-être la volonté d'être plus proche du peuple que du pouvoir, c'est peut-être aussi une critique implicite de la laïcité à la Française.

Contre l'IVG

Le 8 décembre, le président parlera devant la cathédrale, mais pas dans la cathédrale. Séparation de l'Église et de l'État oblige. Et puis, il y a la question de l'avortement. La France l'autorise depuis 1974 et on se souvient des propos du pape à son retour de Belgique, il y a quelques semaines. Des propos très sévères à l'égard de l'IVG.

Moins sérieusement, ce jour-là, dans l'avion, il s'était comparé à son compatriote, le chanteur de tango Carlos Gardel. Nous verrons si cette fois, il se comparera à Tino Rossi.

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