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Nous sommes à 100 jours des JO de Paris. Les organisateurs sont formels, tout sera prêt à temps. Pourtant, dans l'Hexagone, l'ambiance n'est pas encore à la fête.
"Et toi, tu fais quoi pendant les Jeux Olympiques ?" "Je pars en vacances, le plus loin possible de Paris!" Cette conversation, si je ne l'ai pas entendue dix fois, je l'ai entendue cent fois. Alors que les Français et les Parisiens en premier devraient se réjouir d'accueillir l'un des événements les plus fêtés au monde, l'ambiance n'est pas encore au rendez-vous.
À cela plusieurs raisons, et d'abord le fait que peu de gens pourront assister aux épreuves, le prix des billets y est pour beaucoup, quand on pense que certains spectateurs de la cérémonie d'ouverture ont dépensé 2700 euros, ça laisse songeur.
Certes, il y a eu toute une communication autour de billets bon marché, accessibles sur le site officiel, mais il faut avoir envie d'assister aux 16es de finale du badminton au nord de Paris ou aux épreuves de tir à Châteauroux.
Déçus de ne pas pouvoir aller au stade d'à côté, les Parisiens ont aussi très peur des conditions de circulation. C'est déjà l'enfer, là, on redoute l'apocalypse. Et puis, bien sûr, il y a la sécurité, on ne parle que de ça, et ça plombe l'ambiance. Il y a une grande maladresse de communication entre un gouvernement qui dit que tout va bien et un président qui laisse entendre lundi qu'il y a un plan B, voire un plan C pour la cérémonie d'ouverture.
Et je ne vous parle pas de la qualité de l'eau de la Seine, toujours incompatible avec les épreuves en eau libre qui y sont prévues. Un sondage publié ce week-end par la Tribune du Dimanche a révélé que seuls 47% des Français avaient confiance dans la capacité du pays à organiser les Jeux.
Or, les préparatifs se déroulent plutôt bien. Le village olympique a été inauguré le 1er mars. La piscine à Saint-Denis en décembre. Le Grand Palais qui accueillera l'escrime est quasiment terminé. La superbe piste en tartan violet du Stade de France pour l'athlétisme est en cours de finition. Les tenues des athlètes ont été présentées hier.
On estime que 85% des travaux sont déjà terminés et que tout sera prêt le 1er juin. Mais voilà, c'est très français. Deux syndicats de la fonction publique ont déposé un préavis de grève pour la durée des Jeux. L'occasion fait le larron. Je suis sûr que ça va s'arranger et que la fête sera au rendez-vous. Mais en attendant, les Parisiens ont déjà décroché une médaille d'or, celle du râleur.