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Signé Giltay: le point sur l'état chaotique de la politique française

Le chef des Républicains démis de ses fonctions, Marion Maréchal exclue de son parti par Éric Zemmour, des élections législatives anticipées,... Faisons le point sur la situation politique en France.

En procédant à la dissolution de l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron a expliqué qu'il avait voulu clarifier les choses. Sur le plan théorique, ça se tient. La dissolution, c'est le moyen de rebattre les cartes et de repartir sur de nouvelles bases. Ça a déjà marché par le passé, en 1968 ou même en 1997.

C'est différent aujourd'hui

La différence, c'est qu'à l'époque, il y avait dans la politique française un clivage gauche-droite clair et net. C'était l'un ou l'autre. Les extrêmes n'avaient pas ou quasiment pas voix au chapitre. Ce temps-là est révolu. On le voit avec la crise qui secoue le parti Les Républicains, autrefois colonne vertébrale de la droite démocratique. Son président, Éric Ciotti, a été exclu hier par son bureau politique parce qu'il a annoncé son ralliement au Rassemblement national de Marine Le Pen.

Or, historiquement, les Républicains ont toujours été des adversaires déterminés de l'extrême droite, selon une grille de lecture héritée de la Seconde Guerre mondiale. D'un côté, De Gaulle, de l'autre, Pétain. Mais cette interprétation ne fonctionne plus. Elle reste la référence des élites, mais pas des électeurs. Et si à 90% les dirigeants républicains rejettent Marine Le Pen, la base approuve à 50% la position d'Éric Ciotti. Bref, le parti est en voie d'explosion.

Même constat chez Éric Zemmour, qui se voulait la véritable incarnation de la droite nationale, contre le Rassemblement national. Hier, il a viré Marion Maréchal, qui s'en est allée rejoindre sa tante Marine Le Pen. À gauche, les choses sont également compliquées.

Un Front Populaire

Mais sur le papier, du moins, les quatre principaux partis ont constitué ce qu'ils appellent un nouveau Front Populaire autour du PS et des Insoumis de Mélenchon. Mais là aussi, ça coince autour de cette personnalité. Même si hier soir, à la télévision, Jean-Luc Mélenchon a fait patte de velours.

Au milieu de la fourmilière, Emmanuel Macron espère, une fois de plus, incarner un grand centre qui séduirait une majorité de Français. Mais en a-t-il encore les moyens ? Les premiers sondages annoncent des résultats catastrophiques pour son parti et dessinent plutôt un match qui opposerait le Rassemblement national au front populaire, avec un net avantage pour le premier.

Aucune partie n'est jouée avant d'avoir été disputée. Et le président compte sur son talent, qui a si bien fonctionné en 2017. Sauf qu'en voulant remettre les pendules à l'heure, le maître des horloges a surtout détraqué la mécanique.

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