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Le procès de Pierre Palmade a démarré ce mercredi. Alors que le comédien a demandé "pardon" aux victimes, leur avocat n'a, lui, pas mâché ses mots pendant sa plaidorie.
Le procès de Pierre Palmade, impliqué dans un grave accident de la route survenu en février dernier alors qu'il était sous l'emprise de stupéfiants, a été marqué par une plaidoirie poignante de l’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh.
"Mes clients, eux, ont perdu le goût à la vie"
En s’adressant à la cour, Me Mourad Battikh a parlé des vies brisées de ses clients, notamment de Mila et de son mari, profondément marqués par l’accident. "Son mari a décidé de ne pas être présent dans cette salle d’audience parce que lui n’avait sans doute pas autant envie de pardonner à monsieur Palmade", a-t-il expliqué. "Il ne pardonne pas que cet homme, par ses choix inconsidérés, a fait exploser sa famille (…) mais il a eu la décence de ne pas être présent."
Reprenant une déclaration faite par Pierre Palmade plus tôt, l'avocat a rétorqué: "Mes clients, eux, ont perdu le goût à la vie." Une phrase lourde de sens, particulièrement lorsqu’il a évoqué la perte d’un fœtus dans cet accident tragiqu : "Quand on perd un gamin, il n’y a pas de mot. Quand on perd un foetus, il n’y a pas de loi."
Devrim, l’enfant blessé
Me Battikh a également donné des nouvelles de Devrim, jeune garçon grièvement blessé dans l’accident. "Si Devrim n’est pas venu, c’est parce que je lui ai dit de ne pas venir", a-t-il affirmé. Selon lui, l’enfant est marqué à la fois physiquement et psychologiquement. "Il est dans le coin de sa classe, il est dans le coin du salon. Il est dans le coin de la cour de récréation. Il a peur des autres."
Les séquelles sont visibles pour Devrim: "Il a la mâchoire qui est décalée (…) il voit les regards des autres se poser là-dessus. Il sait que quand il parle, il parle mal. Il sait que la cicatrice sur le menton est visible, il sait que la cicatrice sur le côté du crâne est visible."
"Un drame qui aurait pu être évité"
Dans un réquisitoire ferme, l’avocat a rappelé la responsabilité de Pierre Palmade. "Nous avons un individu qui a délibérément, qui a sciemment pris la décision de consommer de la drogue durant trois jours. Et décision a été prise de prendre la route." Il a également dénoncé l’attitude des passagers présents dans la voiture au moment des faits : "C’est un drame qui aurait pu être évité, qui aurait pu être amoindri, si les passagers n’avaient pas lâchement quitté la scène, quitté les lieux."
Malgré la douleur et la colère de ses clients, Me Battikh a tenu à souligner leur dignité: "Avec beaucoup de dignité, jamais une insulte, jamais une invective. Ils n’ont jamais mis à l’index les choix de vie de Pierre Palmade. Ils ont compris que c’est un homme avec ses hauts et ses bas."
Cinq ans requis
Ce procès met en lumière les enjeux complexes des accidents de la route causés sous l’emprise de substances, et la question de la responsabilité morale et légale des auteurs.
Cinq ans de prison dont deux ferme ont été requis mercredi par le parquet à l'encontre de Pierre Palmade.