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On le sait, le Nouveau Front populaire a remporté les élections législatives anticipées en France et cette coalition veut déjà proposer un candidat Premier ministre au président. Pourtant, il semblerait qu'Emmanuel Macron ait plutôt envie de prendre son temps.
Il y a une formule qu'affectionnait particulièrement François Mitterrand. "Il faut laisser du temps au temps." Et c'est visiblement la stratégie qu'a décidé d'adopter Emmanuel Macron. En revanche, les partis du Nouveau Front populaire (NFP) seraient plutôt sur la ligne du "il faut battre le fer tant qu'il est chaud". Ils multiplient les réunions et ont déjà annoncé qu'ils allaient proposer un nom de Premier ministre au Président.
Un nom qui ne serait pas celui de Jean-Luc Mélenchon. Problème: les Insoumis, eux, continuent à dire que leur chef est toujours qualifié pour le poste. Le NFP pourrait bien se fissurer sur cette question. Et c'est ce qu'espère secrètement Emmanuel Macron.
En maintenant Gabriel Attal à Matignon, il gagne du temps, avec le prétexte de le laisser gérer les Jeux olympiques qui se termineront le 11 août. Dans cet intervalle, il espère pouvoir reconstituer un groupe central autour de ce qui reste de son parti Renaissance, arrivé quand même deuxième dimanche soir.
Plusieurs de ses proches ont déjà pris contact avec des leaders républicains et d'autres venus du PS avec leurs anciens camarades. L'idée consiste à constituer une coalition qui irait des sociaux-démocrates à la droite modérée. Une coalition qui ne serait pas forcément majoritaire. 289 députés, c'est difficile à trouver. Mais qui rassemblerait plus d'élus que l'actuel front de gauche.
Le Président aurait alors tout loisir de nommer un ou une Premier ministre issu de cette nouvelle alliance. Il va s'envoler ce soir pour Washington et le sommet de l'OTAN. L'occasion de rappeler qu'en matière de politique étrangère et de défense, c'est lui qui reste le patron.
Maintenant, les élus de gauche ont très envie de gouverner. Et certaines de leurs figures pourraient plaire au grand public. Comme Marine Tondelier, la cheffe des écologistes. Elle a crevé l'écran pendant la campagne avec ses vestes vertes. Et son discours est beaucoup plus raisonnable que celui des écologistes radicaux.
Mais son parti ne représentera au mieux qu'une quarantaine de députés, soit moins que les socialistes ou les insoumis. Quant à rejoindre l'alliance macroniste, elle l'a toujours exclu, mais en politique, il ne faut jamais dire jamais.
Hier, les députés se sont rendus à l'Assemblée pour visiter les locaux. Et recevoir leur cocarde. La session parlementaire débutera le 18 juillet, avec l'élection du président de la Chambre et des chefs de groupe. On y verra alors un peu plus clair. Ou pas.