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Signé Giltay: la France sans gouvernement... Vers un deuxième tour de négociations?

En France, Emmanuel Macron reprendra ce matin ses consultations en vue de la nomination d'un Premier Ministre. Il recevra aujourd'hui les chefs du Rassemblement National, Marine Le Pen et Jordan Bardella, puis leurs alliés de droite, Éric Ciotti, mais aussi les présidents du Sénat et de l'Assemblée Nationale. Le Président pourrait prendre la parole ce soir pour tirer le bilan de ces entretiens, mais on est encore loin du but.

Stabilité, c'est le mot que le Président aurait le plus souvent prononcé lors de ses consultations vendredi. Mais pour l'instant, personne ne lui a proposé une coalition stable, à part la gauche du Nouveau Front Populaire, mais qui de toute façon serait minoritaire à l'Assemblée Nationale. De surcroît, le parti de Jean-Luc Mélenchon, LFI, la France Insoumise, suscite un rejet général aussi bien des macronistes que de la droite libérale qui menace de censurer tout gouvernement qui comprendrait des élus LFI. Qu'à cela ne tienne, a répondu Jean-Luc Mélenchon, on peut proposer un gouvernement de gauche sans ministre insoumis. Un coup de poker bien habile, mais qui ne fonctionnera pas car Emmanuel Macron est bien décidé à ne pas nommer à Matignon Lucie Castet, la candidate que la gauche veut lui imposer.  Son entourage a d'ailleurs rappelé que sous la Vème République, c'est le Président et lui seul qui a le pouvoir de nommer le Premier Ministre.

Plusieurs noms ont de nouveau circulé, comme celui de la Présidente des Républicains de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, ou du maire de Saint-Ouen, le socialiste Karim Bouamrane, mais ce ne sont que des ballons d'essai. Depuis son élection en 2017, le Président a toujours sorti des surprises de son chapeau. Qui connaissait Jean Castex ou Élisabeth Borne dans le grand public avant leur nomination ? Personne. Il chercherait un profil de grand serviteur de l'État, au parcours irréprochable, mais pas forcément très engagé politiquement, avec l'espoir de constituer un gouvernement technique autour de son parti de la droite classique et de dissidents socialistes.

Première priorité : établir et adopter un budget pour 2025, mais pour l'instant son projet rencontre peu d'échos. Ce soir, le Président pourrait annoncer aux Français qu'il entamera dès demain un nouveau cycle de négociations au grand dam de la gauche qui réclament une nomination immédiate.

À priori, le gouvernement démissionnaire devrait rester en place encore quelques jours. Emmanuel Macron consulterait donc demain. Mercredi, il présidera la cérémonie d'ouverture des Jeux Paralympiques. Jeudi et vendredi, il sera en voyage officiel en Serbie. Et lundi prochain, en France, c'est la rentrée des classes. Cela dit, ce serait peut-être le jour idéal pour présenter aux Français leur nouvel instituteur ou institutrice. Quant au directeur, Monsieur Manu, lui, il ne changera pas.

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