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Les anneaux olympiques apposés sur la tour Eiffel depuis juin devraient rester sur le monument emblématique de Paris jusqu'aux Jeux olympiques de Los Angeles en 2028, et "peut-être" au-delà, a annoncé vendredi la maire de Paris Anne Hidalgo, dont le projet a soulevé de vives critiques.
"La proposition que j'ai faite, c'est que jusqu'en 2028, c'est-à-dire jusqu'aux Jeux olympiques de Los Angeles, nous laisserons les anneaux sur la tour Eiffel et les Agitos (symbole paralympique, NDLR) sur les Champs-Élysées", a déclaré Anne Hidalgo lors d'une conférence de presse. "Et si on ne peut toujours pas se passer de ces symboles majeurs qui nous rappelleront que les Jeux n'étaient pas juste une parenthèse, peut-être qu'après 2028, ils resteront. Peut-être pas, on verra", a ajouté l'élue, soulignant que la décision revenait à la mairie de Paris, propriétaire de la Dame de fer.
C'est un message envoyé au monde, celui de la liberté et de l'humanisme.
"Le fait que le mot Paris soit accolé à ces Jeux, c'est un message envoyé au monde, celui de la liberté et de l'humanisme", tout comme les valeurs de l'olympisme, a-t-elle plaidé. "Je me battrai contre cette idée selon laquelle il faudrait refermer cette parenthèse enchantée pour reprendre le cours de nos vies et nos passions tristes", a-t-elle commenté.
Anne Hidalgo avait annoncé ce week-end dans la presse que les anneaux allaient "rester sur la tour Eiffel" après les Jeux paralympiques qui s'achèvent dimanche, avec l'accord du Comité international olympique (CIO), mais sans préciser la durée.
Une décision qui ne fait pas l'unanimité
De nombreuses voix se sont élevées contre ce projet qui viendrait "dénaturer" l'œuvre de Gustave Eiffel, notamment chez les descendants du célèbre ingénieur et les défenseurs du patrimoine. "Il ne nous paraît pas opportun que la tour Eiffel, devenue depuis sa construction il y a 135 ans le symbole de Paris et par extension de la France elle-même dans le monde, se voie adjoindre le symbole d'une organisation extérieure, de façon pérenne, quel qu'en soit le prestige", avait réagi l'Association des descendants de Gustave Eiffel (AGDE). "2028, ça nous paraît très long", a dit vendredi son président, Olivier Berthelot-Eiffel, aux yeux de qui la fameuse tour de fer puddlé n'a pas vocation à afficher une "enseigne publicitaire".
"Je trouve que ça serait assez logique qu'on garde les anneaux jusqu'à 2028. Mais au-delà, je ne vois pas bien", a fait savoir de son côté Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, jeudi sur France Inter.
Des anneaux plus légers
La principale critique est que les anneaux représentant les cinq continents sont une marque commerciale puisqu'ils appartiennent au CIO. "C'est avant tout un symbole des Jeux, d'un moment de l'histoire de la ville de Paris, de paix, de fraternité et d'union", a rétorqué Pierre Rabadan, chargé des sports et des JO à la mairie de Paris.
Les anneaux actuels, installés en juin sur la tour Eiffel, côté Seine, seront déposés dans le courant du mois de septembre pour être remplacés par de nouveaux, aussi grands mais plus légers, afin de ne pas endommager la structure.
La Ville de Paris travaille avec le CIO sur la construction de ces nouveaux anneaux, adaptés, eux, aux conditions météorologiques hivernales. Ils seront réinstallés sur la tour Eiffel "dans les meilleurs délais", a ajouté Pierre Rabadan.
En attendant, le logo devrait être apposé sur le pont d'Iéna ce qui permettrait de "garder la perspective avec la tour Eiffel", a-t-il précisé.
Quant aux Agitos, ces petits croissants rouge, bleu et vert symbolisant les Jeux paralympiques, accrochés à la façade haute de l'Arc de Triomphe, ils devraient rester sur les Champs-Élysées. Mais pas sur le monument, emblématique lui aussi de la capitale : la mairie de Paris pense les installer près de la statue du général de Gaulle, vers le bas de la célèbre avenue.