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La France sous tension: le budget 2025 du Premier ministre Michel Barnier divise... même ses collaborateurs

Alors que Michel Barnier a résisté mardi à une motion de censure déposée par la gauche, il est désormais mis sur la sellette par son propre camp. Les macronistes et les républicains, censés le soutenir, se déchirent sur le projet de budget qui sera présenté ce jeudi soir. Il sera débattu la semaine prochaine par l'Assemblée nationale. En cas de rejet, la France serait au bord du précipice. 

Michel Barnier est inquiet, il l'a dit à ses collaborateurs. Car hier, de vives tensions entre les macronistes et les républicains ont permis l'élection d'une députée de gauche à la présidence de la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale. Ce poste stratégique était réclamé par les républicains. Les macronistes ont pourtant présenté un candidat. Furieux, les républicains se sont abstenus. Et finalement, c'est l'insoumise Aurélie Trouvé qui s'est retrouvée à la présidence.

Cette bagarre de cour de récréation entre le chef des macronistes, Gabriel Attal, et celui des républicains, Laurent Wauquiez, futur adversaire pour l'élection présidentielle, pourrait coûter cher au gouvernement.

Un budget d'austérité qui déchire les partis

Michel Barnier doit présenter ce soir son budget pour 2025. Un budget d'austérité pour lequel il doit dégager 60 milliards d'euros. Il propose 40 milliards d'économies et 20 milliards de recettes via l'impôt.

Mais ces mesures ne font pas l'unanimité. Certains ministres, justice, éducation, ne veulent pas qu'on ampute leur budget. Et de nombreux députés de droite et du centre contestent la volonté d'imposer les grandes fortunes et les entreprises les plus riches.

Le problème de Michel Barnier, c'est que traditionnellement, un budget se prépare pendant de longs mois. Le Premier ministre consulte les partis de la majorité et ceux de l'opposition pour identifier à l'avance les conflits éventuels.

Michel Barnier sur la sellete? 

Après d'âpres heures de travail et de négociations, le gouvernement accouche d'un projet qui, théoriquement, devrait être voté par l'Assemblée. Théoriquement, car ces dernières années, le gouvernement, redoutant un vote négatif, a eu recours à l'article 49.3 qui permet d'adopter le budget sans vote. Or, plusieurs partis ont déjà annoncé qu'ils censureraient le gouvernement si Michel Barnier faisait jouer le 49.3.

Le Premier ministre est donc sur la sellette. Son budget pourrait être retoqué. Sa seule solution serait, lors du débat, d'accepter certains amendements permettant de faire avaler la pilule de l'austérité.

Son échec poserait d'énormes problèmes à la France vis-à-vis de l'Europe à qui elle a promis de revenir dans les clous du déficit acceptable, mais aussi sur les marchés financiers, où Paris doit emprunter 300 milliards d'euros. Sans budget pour 2025, Michel Barnier pourrait reconduire, mois par mois, celui de 2024. Mais là aussi, il serait soumis au vote des députés, mois par mois. "Grosse fatigue", aurait dit Michel Blanc.

Parfois, je me dis que, certains jours, l'ancien négociateur du Brexit doit regretter Boris Johnson.

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