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Volkswagen prévoit la suppression de milliers d'emplois: une "saignée à blanc", s'insurge le comité d'entreprise

Selon un article du quotidien économique Handelsblatt, le groupe entend au total économiser 4 milliards d'euros.

Le groupe automobile Volkswagen a annoncé lundi, lors d'un comité d'entreprise, son intention de fermer au moins trois usines de sa marque principale VW en Allemagne. Des dizaines de milliers d'emplois sont également menacés en Allemagne, selon les représentants des travailleurs. Une "saignée" sans précédent en plus de 80 ans d'histoire du premier groupe automobile européen.

La taille de toutes les usines VW restantes en Allemagne sera réduite dans le cadre du plan de la direction, a expliqué Daniela Cavallo, présidente du comité d'entreprise du constructeur automobile. Cette dernière n'a pas réagi dans l'immédiat, appelant seulement par la voix d'un porte-parole les partenaires sociaux à mener des discussions "confidentielles" et "en interne".  

L'usine VW d'Osnabrück, qui a récemment perdu une commande attendue de Porsche, risque particulièrement de fermer, selon le comité. Les dirigeants de VW envisagent également des licenciements massifs, avec la fermeture de départements entiers ou leur délocalisation à l'étranger. "Toutes les usines allemandes de VW sont concernées par ce plan. Aucune d'entre elles n'est en sécurité", a déclaré Daniela Cavallo, sans fournir davantage de détails.  

"Le prochain rendez-vous pour les discussions salariales est fixé mercredi et c'est un fait que Volkswagen se trouve à un moment charnière de son histoire, la situation est grave et la responsabilité des partenaires sociaux est énorme", a-t-il ajouté. VW emploie quelque 120.000 personnes en Allemagne, dont environ la moitié travaillent au siège social et à l'usine principale à Wolfsburg, dans le nord du pays. La marque exploite 10 usines en Allemagne.  

A Berlin, le chancelier Olaf Scholz, via l'un de ses porte-parole, a mis en garde contre une vague de licenciements. Le gouvernement veut attendre que la direction de VW se prononce mais "la position du chancelier est claire, à savoir que les salariés ne doivent pas subir l'impact d'éventuelles mauvaises décisions prises par le management (de Volkswagen) dans le passé et que la priorité doit être à présent de préserver les emplois", a dit Wolfgang Büchner.  

Les plans en préparation de Volkswagen surviennent alors que l'économie allemande bat de l'aile avec récession et remontée du chômage, contribuant à la forte impopularité du gouvernement. La présidente du comité d'entreprise du constructeur s'est insurgée face à la "ferme intention" de Volkswagen "de saigner à blanc les sites industriels" du groupe dans le pays et de provoquer un "chômage de masse" au sein de la marque VW.  

Le plan prévoit également, selon elle, la réduction de 10% de tous les salaires et leur gel en 2025 et 2026, ce qu'affirme aussi lundi le quotidien Handelsblatt. Le communiqué parle aussi de transferts à l'étranger de nombreuses activités et départements du groupe actuellement basés en Allemagne.  

La direction du géant automobile avait provoqué une onde de choc début septembre en annonçant son projet de restructuration en Allemagne, abrogeant dans la foulée l'accord sur la garantie de l'emploi en vigueur depuis trente ans pour les salariés allemands.  

Pour la première fois dans les 87 ans d'histoire du groupe, la direction avait menacé de fermer des sites de production en Allemagne même.   

 

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