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Une Américaine se donne la mort en Suisse dans un "sarcophage futuriste", jugé illégal: "Nous avons arrêté plusieurs personnes"

Une Américaine de 64 ans gravement malade s'est ôté lundi la vie dans un coin de forêt en Suisse à l'aide d'une machine en forme de sarcophage futuriste, jugée illégale par les autorités qui ont arrêté plusieurs personnes.

Sur une photo transmise par l'association The Last Resort, qui promeut ce dispositif provoquant la mort par hypoxie à l'azote, cette mini-cabine violette vissée sur des roulettes repose dans la pénombre d'un sous-bois du canton de Schaffhouse, près de Merishausen, au nord de la Suisse, à deux pas de l'Allemagne, quelques heures avant son utilisation par la sexagénaire.

Coprésident de The Last Resort, Florian Willet, "seule personne présente" lors de la mort de cette Américaine originaire du Midwest qui souffrait d'une "grave déficience immunitaire", a décrit son décès comme étant "paisible, rapide et digne". C'est la première fois que cette capsule est utilisée, selon les médias suisses.

Elle est décédée lundi vers 16h00 (14H00 GMT), alors que presque au même moment la ministre de l'Intérieur suisse Elisabeth Baume-Schneider affirmait devant les députés que cette "capsule de suicide Sarco n'est pas conforme au droit", pour des raisons de sécurité et d'incompatibilité avec la loi sur les produits chimiques.

Le parquet de Schaffhouse avait été averti lundi par un cabinet d'avocats "qu'un suicide assisté à l'aide de la capsule Sarco avait eu lieu dans une cabane forestière à Merishausen dans l'après-midi". "Nous avons trouvé la capsule avec la personne inanimée à l'intérieur", a raconté le premier procureur de Schaffhouse, Peter Sticher, au quotidien suisse Blick. "Nous avons arrêté plusieurs personnes (...) pour éviter qu'elles ne se concertent entre elles ou ne dissimulent des preuves".

Les promoteurs de la capsule avaient été prévenus. "Nous avons dit que s'ils venaient à Schaffhouse et utilisaient Sarco, ils s'exposeraient à des conséquences pénales", a confié M. Sticher. Une enquête pénale est ouverte "pour incitation et aide au suicide". La police a communiqué sur les arrestations mardi, après que le quotidien néerlandais De Volkskrant a déclaré qu'un de ses photographes avait été arrêté en lien avec cette affaire.

"Pas conforme au droit"

Le suicide assisté est possible en Suisse, dans des conditions très précises, mais cette "Sarco capsule" - baptisée ainsi par ses promoteurs - fait des remous depuis sa présentation en juillet. Inventée par l'Australien Philip Nitschke, ancien médecin connu pour ses positions controversées sur la fin de vie, la capsule se présente sous la forme d'une mini-cabine, transportable.

La personne souhaitant mettre fin à ses jours doit s'y allonger, répondre à une série de questions pour confirmer qu'elle comprend ce qu'elle fait avant d'actionner un bouton libérant de l'azote. Elle doit perdre conscience après quelques respirations et mourir au bout de quelques minutes, selon The Last Resort. 

Ce dispositif a soulevé d'importantes questions éthiques mais aussi de nombreuses questions de droit pour déterminer si elle peut ou non être considérée comme légale en Suisse. Dans le pays, selon la loi, seul celui qui, "poussé par un mobile égoïste", prête assistance au suicide de quelqu'un est punissable. La pratique de l'assistance organisée au suicide est toutefois encadrée par les codes de déontologie médicale et des organisations telles qu'Exit et Dignitas, qui ont édicté leurs propres garde-fous (âge, maladies, etc.). The Last Resort affirme que ses avocats ont toujours estimé que son utilisation en Suisse était légale.

En juillet, M. Willet avait expliqué que la Suisse avait été choisie en raison de son système "libéral merveilleux". "La Suisse est de loin le meilleur endroit", avait-il dit. Selon The Last Resort, l'utilisation de la capsule est gratuite, mais le coût de l'azote est de 18 francs (19 euros). 

L'association affirme qu'"en temps voulu, les plans d'impression en 3D" de l'appareil seront publiés, "afin que les personnes âgées de plus de 50 ans et saines d'esprit" puisse l'imprimer, pour un coût d'environ 15.000 euros.
 

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