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Olaf Scholz s'en est pris jeudi à un de ses ministres après la signature d'un accord avec la Chine apparemment sans l'approbation préalable du gouvernement, une critique rare illustrant les tensions dans sa coalition.
Il existe un "principe selon lequel on convient de choses ensemble", ce qui "n'a pas été fait ici", a déclaré le chancelier allemand dans la nuit de jeudi à vendredi, interrogé à l'issue du sommet européen de Bruxelles.
Le gouvernement a une stratégie pour la Chine "et nous agissons toujours en tant que gouvernement selon nos principes communs", a-t-il insisté.
Volker Wissing, ministre des Transports et du Numérique appartenant au parti libéral FDP, avait signé mercredi à Pékin une lettre d'intention avec le chef de l'agence chinoise de cybersécurité, Zhuang Rongwen, concernant un "dialogue sur la circulation transfrontalière des données".
Cette lettre avait été présentée comme une étape suivant l'accord de coopération avec la Chine sur la technologie de la conduite autonome conclu lors d'une visite du chancelier en Chine au mois d'avril.
Selon les informations du journal économique Handelsblatt, les ministères des Affaires étrangères, de l'Intérieur et de l'Economie avaient fait part de leur irritation face à ce qu'ils considéraient comme un cavalier seul du ministre.
La réprimande publique du chancelier constitue une nouvelle illustration des dissensions au sein de la coalition tripartite rassemblant ses sociaux-démocrates, les libéraux et les Verts, en place depuis fin 2021.
Les partis se déchirent actuellement au sujet du budget 2025. Le ministre des Finances du FDP, Christian Lindner, demande à ses homologues près de 30 milliards d'euros d'économies, ce que les écologistes et le SPD du chancelier refusent catégoriquement.
Les piètres résultats des trois partis aux élections européennes début juin n'ont fait qu'accentuer les crispations entre eux.