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Dans le nouvel épisode de Capital Santé, le neurologue Matthieu Rutgers est venu livrer son expertise sur l'AVC. En Belgique, on estime que 25.000 accidents vasculaires cérébraux ont lieu chaque année (soit 70 en moyenne par jour). Un chiffre en augmentation.
Matthieu Rutgers, membre du comité scientifique belge sur l'AVC, explique que l’augmentation des accidents vasculaires cérébraux en Belgique est due plus particulièrement au vieillissement de la population.
Il s’agit de la deuxième cause de décès et principale cause de handicap chez l’adulte. D’où l’importance de prévenir et de reconnaître l’AVC à temps.
Mais comment définir un AVC ?
"Médicalement, un accident vasculaire cérébral est un dommage qui survient dans une zone du cerveau à la suite d’un problème vasculaire", explique Matthieu Rutgers. "Il y a deux types de problèmes vasculaires : le plus fréquent est ce qu’on appelle une thrombose, qui va boucher une artère du cerveau. Et la zone du cerveau qui dépend de cette artère bouchée n’est plus irriguée et va très vite être détruite. C’est ce qu’on appelle aussi l’AVC ischémique ou infarctus cérébral. Cela représente 80% des AVC. Puis, pour les 20% restants, on a des AVC hémorragiques. On est toujours devant un problème vasculaire. Cette fois, l’artère n’est pas le siège d’un caillot. Mais l’artère va se rompre, la paroi va se déchirer, le sang va sortir de l’artère et va endommager la zone environnante."
Y a-t-il un AVC plus grave qu’un autre ? Peuvent-ils mener aux mêmes conséquences ?
"Proportionnellement, les AVC hémorragiques sont plus sévères, mais on voit des patients qui ont des AVC hémorragiques avec peu de séquelles, voire, pas du tout. Et inversement, des patients qui vont décéder ou avoir de très lourdes séquelles avec un AVC ischémique ou thrombotique."
Quels sont les dommages causés par ces AVC ?
"C’est très variable. Cela peut être un dommage transitoire. On a d’ailleurs un vocable pour ça. Nous l’appelons l’AIT (un accident ischémique transitoire). Le patient va présenter des symptômes. Il va perdre la parole. Il va se retrouver hémiplégique, être paralysé d’un côté par exemple. Mais, il va récupérer. Et puis, il y a tous ceux qui vont garder l’un ou l’autre de ces symptômes, à des degrés de sévérité plus ou moins importants. Cela va d’un petit déficit (par exemple, la perte de l’usage d’un bras, mais modérée), jusqu’à une paralysie complète et un handicap majeur."
Quels sont les symptômes auxquels faut-il être attentif lorsqu’on se retrouve face à quelqu’un qui fait un AVC?
"Les symptômes peuvent être variés vu que le cerveau s’occupe de beaucoup de tâches, mais il y en a 3 plus courantes : des troubles du langage, des troubles au niveau de la mobilité (souvent un côté à la fois), et la paralysie faciale. Parfois, cela peut se limiter à la bouche qui tombe d’un côté. S’il y a au moins un de ces trois signes, il faut songer en priorité à un AVC, et appeler les secours immédiatement."
Cet épisode de Capital Santé répond aussi à ces questions:
- Quand on croit repérer un AVC, combien de temps a-t-on pour réagir ?
- Que faire et qui appeler en priorité ?
- A quoi sont dus les AVC ?
- Peut-on prévenir les AVC avec des médicaments ?