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Pourquoi le sel sur les routes enneigées n'est-il parfois pas très efficace? L'explication est chimique

Pour sécuriser un maximum les routes enneigées, les services d'épandage étaient sur le pont depuis très tôt ce matin en Wallonie. Chaque hiver, plus de 500.000 tonnes de sel sont déversées sur les routes wallonnes. Pourquoi utilise-t-on du sel et y a-t-il d'autres alternatives ?

Quelques centimètres suffisent à paralyser une ville, une région et parfois même le pays. La neige est un véritable fléau pour les automobilistes. Lorsque l'hiver arrive, il n'est pas rare que les routes gèlent. Pour empêcher les accidents, les grands axes sont souvent recouverts de sel. Il en existe d'ailleurs de plusieurs types.

"Oui, il y a principalement deux types", confirme Serge Toussaint, porte-parole du Service Public de Wallonie - Mobilité Infrastructures. "Le NaCL, qui est le chlorure de sodium, le sel de cuisine qu'on utilise chez soi pour faire la cuisine. Et puis il y a le CaCL, quand il y a des températures très importantes, moins 10, moins 15 degrés", explique-t-il.

50.000 tonnes de sel sont jetées sur les routes wallonnes chaque hiver. Lorsque l'eau se transforme en glace, elle passe de l'état liquide à l'état solide. Sous forme de neige, les molécules d'eau s'attachent l'une à l'autres. Si l'on ajoute du sel, celui-ci brise le lien et s'interpose entre les molécules d'eau. L'eau retrouve alors son état liquide.

"Pour créer cette solution, il faut mélanger les choses", raconte Jean-François Focant, professeur de chimie à l'ULiège. "Et donc on va mélanger le soluté avec le solvant. Quand la voiture va passer, le pneu va mettre en présence les molécules, les particules de sel avec l'eau qui était déjà présente sur la route. Vous allez créer cette solution et là, le processus va être en marche."

Avec le sel, il est possible de garder l'eau liquide jusqu'à des températures d'environ -20 degrés. Les pays nordiques utilisent d'autres procédés, mais qui sont difficilement applicable chez nous. "Si vous avez une grosse couche de neige et que vous ne déneigez pas, vous pouvez rajouter du sable dessus pour avoir de l'adhérence. Mais en Belgique, ici, ça n'a pas lieu parce qu'il faudrait une grosse couche de neige et ici, on a toujours très peu de neige", justifie Serge Toussaint.

Si le sel de déneigement est néfaste pour les arbres et les haies qui bordent la voie publique, il abîme assez peu le réseau routier. Mais pourquoi le salage des routes est parfois moins efficace ? "Parce que quand vous avez roulé et circulé avec votre véhicule sur une route qui a été salée, même si la neige est là, vous avez créé cette fameuse solution", répond Jean-François Focant.

Il précise : "Une partie du sel se retrouve, entre autres, sur le véhicule. Quand vous rentrez chez vous, la voiture est toute blanche. Ce sont des traces de sel. Donc le sel qui est sur la voiture n'est plus sur la route. Plus, les éclaboussures à l'extérieur de la route. Donc, à un moment, il faut recharger la route en sel, sinon le passage qui était nécessaire pour la création de la solution résulte en un nettoyage de la route et il faut resaler la route, sinon il n'y a plus d'effet".

Dans des cas particuliers, certaines villes ou communes ne peuvent pas utiliser le sel et préfèrent le sable. C'est le cas à Spa pour protéger les zones de captation de la célèbre eau minérale.

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