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"Dry January": le défi en vaut-il la peine? "C'est l'occasion de tester sa relation à l'alcool"

Le Dry January et la Tournée Minérale permettent à des millions de Belges de réévaluer leur relation à l’alcool, alors qu’un Belge sur cinq consomme de manière excessive.

Cela fait déjà plus de dix ans que des millions de personnes à travers le monde font une pause dans leur consommation d'alcool au mois de janvier. Cette pratique s'appelle le Dry January. Chez nous, c'est la "tournée minérale" (en février) qui est plus populaire, rassemblant 1.5 millions de Belges.

Si autant de personnes se lancent dans cette initiative, c'est peut-être parce que 80% des Belges consomment de l'alcool plus ou moins régulièrement. Une personne sur cinq a même une consommation excessive. En moyenne, le Belge boit presque deux fois trop par rapport aux recommandations : "Le Conseil supérieur de la Santé conseille, pour limiter les risques, pas pour les annuler, de ne pas dépasser 10 verres par semaine, à répartir sur plusieurs jours et plusieurs jours sans boire", rappelle l'alcoologue Martin de Duve.

Les études montrent par ailleurs qu'un Belge sur sept devrait consulter par rapport à sa consommation d'alcool problématique. Le Dry January ou la tournée minérale est un bon moyen de faire un état des lieux de sa relation avec l'alcool : "C'est l'occasion de tester sa relation à l'alcool. Quand on fait une pause, on peut vérifier si c'est plus ou moins difficile ou plus ou moins facile", justifie Martin de Duve. "Certains jours, ou certaines circonstances sont plus difficiles que d'autres. Cela permet de remettre le curseur au bon endroit dans son rapport à l'alcool. On mesure les mieux les verres qui font vraiment plaisir, les verres plutôt réflexes, voire des verres médicaments, qu'on prend pour diminuer son stress, ses angoisses".

Pour tenter de réduire la consommation d'alcool en Belgique, un plan alcool a été mis en place en 2023. Parmi les mesures adoptées, la vente d'alcool est désormais interdite dans les distributeurs automatiques, les stations-services et les hôpitaux. Si ces initiatives marquent un premier pas, elles sont jugées insuffisantes par les experts en santé publique.

Selon Martin de Duve, ces mesures ne sont pas toujours respectées sur le terrain, limitant leur impact réel. De plus, des propositions plus ambitieuses n'ont pas été retenues, comme l'interdiction de la publicité pour l'alcool: "Ça me semble quand même aberrant de pouvoir refaire de la publicité pour le tabac, il est temps de pouvoir limiter, ou interdire la publicité pour l'alcool", estime l'alcoologue.

En moyenne, le belge boit un peu moins de 11 litres d’alcool pur par an. 

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