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Tout réchauffement du climat, même temporaire, au-delà de 1,5°C, limite jugée la plus sûre par les scientifiques, entraînerait des "conséquences irréversibles" pour l'avenir de l'humanité, conclut une vaste étude publiée mercredi dans Nature.
Cet avertissement, fruit de 3 ans de travaux menés par 30 scientifiques internationaux, vient répondre à une question de plus en plus d'actualité vu le retard pris par l'humanité pour réduire ses rejets de gaz à effet de serre : puisque la limite de 1,5°C fixée par l'accord de Paris semble parfois compromise, ne faut-il pas se résoudre à voir ce seuil dépassé pendant quelques décennies avant un possible rafraîchissement des températures ?
Non, répondent les scientifiques, un tel scénario, surnommé "overshoot", ne revient pas au même que de tout faire pour arrêter le réchauffement climatique, car il pourrait entraîner des répercussions "irréversibles", s'étalant sur des millénaires.
Dans une telle trajectoire, des "points de bascule" seraient atteints, comme le dégel du pergélisol et des tourbières, deux immenses réservoirs de carbone qui, s'ils disparaissaient, libéreraient d'énormes volumes de gaz à effet de serre qui réchaufferaient la planète.
En cas de dépassement pendant un siècle du seuil de 1,5°C, le niveau des mers pourrait ainsi s'élever de 40 centimètres supplémentaires, ce qui deviendrait une question de vie ou de mort pour les nations insulaires, indiquent par exemple les auteurs.
Selon les Nations unies, l'ensemble des engagements climatiques des pays mène le monde à un réchauffement de près de 3°C d'ici 2100 par rapport à l'ère pré-industrielle.
Les émissions de gaz à effet de serre de l'humanité s'approchent d'un pic, mais le déclin n'a pas encore commencé alors qu'elles doivent être réduites de près de moitié d'ici à 2030 pour espérer tenir la limite de 1,5°C.