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Omar Sy: "C'était au-delà du rêve" de tourner avec John Woo

"C'était au-delà-du rêve": Omar Sy savoure encore d'avoir tourné avec John Woo dans un remake de son chef d'oeuvre "The Killer", en salles mercredi en France, que le maître hongkongais du film d'action a réalisé à Paris.

"C’est extraordinaire", déclare l'acteur césarisé de 46 ans dans un entretien à l'AFP. "Sur le tournage, on essayait de faire comme si c'était normal, d'être cool alors qu'on en était en réalité totalement surexcités. C'est au-delà du rêve, quelque chose à laquelle je n'avais jamais osé penser".

Sortie en 1989, la première mouture de "The Killer" avait révolutionné le film d'action et consacré la patte John Woo: des héros taiseux, des fusillades chorégraphiées comme des ballets, des effusions d'hémoglobine filmées au ralenti avec force vols de colombes.

Ce cinéma a propulsé John Woo à Hollywood ("Volte-Face", "Mission Impossible 2"...) et percuté Omar Sy pendant sa jeunesse.

"J’étais adolescent, c'était la poussée de testostérone et moi j’avais besoin de ces films d'action", raconte-il.

- "Boucler la boucle" -

Le remake de 2024, sorti directement sur plateformes aux Etats-Unis, reprend la même trame -la vengeance d'un tueur à gages dont le dernier contrat tourne mal- avec deux différences de taille: le redoutable tueur est désormais une femme (la Britannique Nathalie Emmanuel, vue dans le "Megalopolis" de Coppola) et l'action s'est délocalisée de Hong Kong vers Paris.

Sur le tournage, "je pouvais faire venir mes potes avec qui je regardais +The Killer+ à l'époque pour leur montrer que je faisais vraiment le film", plaisante Omar Sy, établi à Los Angeles depuis une dizaine d'années et que le cinéma ou la série "Lupin" rappellent régulièrement dans son pays natal.

Le choix de tourner en France était crucial pour Woo, aujourd'hui âgé de 78 ans, raconte Omar Sy, qui campe ici un policier aux méthodes expéditives.

"Je me suis rendu compte en parlant avec John que l’inspiration pour +The Killer+, l’original, était +Le Samouraï+ (de Jean-Pierre Melville, NDLR), d’où l'envie pour lui de boucler la boucle et de faire ce remake à Paris".

Après ses apparitions dans les franchises "X-Men" et "Jurassic World", Omar Sy s'illustre, lui, à nouveau dans un film d'action mais veille à ne pas se laisser enfermer dans un genre.

L'acteur rendu célèbre grâce à "Intouchables" (2011) a récemment campé un passeur de migrants dans "The Stranger's Case", présenté au festival du film américain de Deauville, un homme en crise conjugale ("Dis-moi juste que tu m'aimes", en salles en février 2025) ou une célébrité dans "French Lover", prochainement sur Netflix.

"C’est très important pour moi la diversité des rôles parce qu’en tant que noir, que personne de couleur, on est facilement enfermés dans des catégories de rôles et moi ce qui me plaît, c’est la diversité, de ne jamais être enfermé quelque part", analyse celui qui s'était fait connaître comme humoriste sur Canal+ dans les années 2000.

L'enjeu est aussi pour lui d'étoffer sa palette d'acteur. "Moi j'apprends sur le plateau, donc plus les choses vont être différentes plus je vais avoir de choses à apprendre", dit-il.

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