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Plébiscité par plus de dix millions de spectateurs avec son film "Un p'tit truc en plus", Artus entend transformer l'essai pour changer la vie des personnes en situation de handicap, dont il a plaidé la cause jusqu'au Sénat mardi.
A la tribune, le réalisateur et humoriste a déroulé son programme, souhaitant "porter le drapeau" que lui ont confié les 10,7 millions de spectateurs du neuvième long-métrage le plus vu de l'histoire du cinéma français.
"Paris doit être accessible à tout le monde", a-t-il souligné, dénonçant un "retard" français. Il a aussi évoqué le manque de places d'accueil en France pour les personnes porteuses de handicap mental, contraintes souvent d'aller en Belgique. C'est le cas de sa propre belle-sœur.
Au-delà de son appel politique, Artus rêve de créer des centres de vacances inclusifs pour les personnes handicapées, un peu à l'image du séjour à la campagne au cours duquel a été tourné "Un p'tit truc en plus".
Réalisateur star depuis le succès historique de sa comédie sortie en mai, il est davantage habitué aux salles de spectacle, où il continue de se produire en stand-up, qu'aux salons du Palais du Luxembourg.
Il a donc brisé la glace avec humour, ciblant avec le sourire la ministre déléguée chargée des Personnes en situation de handicap, Charlotte Parmentier-Lecocq, présente dans la salle.
Celle-ci avait dû attendre quelques jours après le reste du gouvernement pour être nommée, son poste n'ayant à l'origine pas été prévu.
"Le but, pour moi, c'est de banaliser le handicap. On l'a banalisé, puisqu'on oublie même de nommer des ministres à ce poste-là ! Comme quoi, on est sur le bon chemin", a ironisé Artus.
Interrogée par l'AFP à son arrivée, la ministre était convenue que cette nomination en deux temps "envoyait un mauvais message". "L'erreur, je pense, a été réparée. Et maintenant, voilà, on va de l'avant !", a-t-elle ajouté.
- Centres de vacances -
Premier film de réalisateur d'Artus, "Un p'tit truc en plus" revendique de rire avec les personnes qui connaissent une situation de handicap, et non à leurs dépens.
Une dizaine de comédiens amateurs handicapés y donnent la réplique au casting de professionnels, dont Clovis Cornillac et Artus, qui y incarnent deux petits malfrats cachés au milieu d'une colonie de vacances pour jeunes porteurs d'un handicap mental.
Le succès du film, "j'espère que ce n'est pas un coup d'épée dans l'eau. (...) Venez, on est tous ensemble, on rend tout accessible ! Banalisons ce handicap, tout simplement !", a lancé Artus.
Avant le débat, il avait expliqué à la presse monter sa "fondation" : "Le but, c'est que les centres de vacances +Un p'tit truc en plus+ existent".
"On est en train de réfléchir. J'aimerais qu'il y ait un mélange. J'aimerais qu'il y ait des jeunes valides avec des jeunes en situation de handicap, parce que je pense que plus on sera mélangé, plus ça deviendra banal", a-t-il poursuivi.
"On est déjà en train de chercher les lieux. Après, il va y avoir des travaux (...) J'aimerais que ça aille vite", a-t-il précisé, souhaitant des locaux accessibles et "beaux" : "Je veux qu'il y ait un vrai côté Club Med, hôtel de luxe. (...) Je veux qu'on arrête de faire rimer le médicalisé avec le glauque".
Interrogé par l'AFP, Artus a exclu l'idée de tourner une suite à son long métrage : "Il y a une bulle un peu magique qui s'est faite autour de ce film. Il y a un truc qui est là. Je n'ai pas envie de l'abîmer en en faisant un deuxième".
Il n'en a toutefois pas fini avec le sujet : "Je pense que le prochain, ce sera un film sur le handicap et la sexualité", a-t-il confié.