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Nette accélération dans une enquête-phare du #MeToo français: les cinéastes Benoît Jacquot, 77 ans, et Jacques Doillon, 80 ans, accusés depuis plusieurs mois par Judith Godrèche et d'autres femmes de violences sexuelles, sont lundi en garde à vue à Paris à la Brigade de protection des mineurs (BPM).
Les deux hommes contestent ces accusations. Ils sont arrivés vers 09h30 à la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) à Paris accompagnés de leurs avocates, a constaté un journaliste de l'AFP.
Benoît Jacquot "va enfin pouvoir s'exprimer devant la justice", a réagi son conseil Me Julia Minkowski, dénonçant une "critiquable" garde à vue alors qu'"une audition libre aurait dû être décidée". "Je déplore l'ensemble de ces dysfonctionnements de la justice, à la faveur d'une ultra-médiatisation qui emporte des dérives inadmissibles", a-t-elle ajouté.
Pour Me Marie Dosé, avocate de Jacques Doillon, son client "aurait dû être entendu dans le cadre d'une audition libre au vu de l'ancienneté des faits, de leur prescription acquise depuis plus de deux décennies, et de l'inéluctable classement sans suite qui clôturera cette enquête", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
"Sa présomption d'innocence est bafouée à longueur de journée" dans cette "procédure largement contaminée par des considérations extra-judiciaires", notamment de "communication".
Sollicité par plusieurs médias, le parquet de Paris a confirmé ces gardes à vue en insistant sur le "secret de la procédure".
Selon des sources proches du dossier, ces gardes à vue, qui pourraient durer jusque mardi soir, devraient être l'occasion de confrontations entre chacun des réalisateurs et certaines de leurs accusatrices respectives, parmi lesquelles Mme Godrèche.