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L'ONG Amnesty International réclame le respect des engagements de l'Équateur et la fin du torchage du gaz naturel en Amazonie, dans un rapport paru le 12 août.
Ana Piquer, directrice pour les Amériques à Amnesty International, appelle dans un communiqué le gouvernement équatorien à "devenir un pays porte-flambeau de la justice climatique et environnementale" en stoppant la pratique de brûlage systématique du gaz naturel lors de l'extraction pétrolière, appelée "torchage".
L'Équateur, dont l'économie s'est largement appuyée sur le pétrole, fait partie des 30 pays au monde qui utilisent le plus le torchage, selon la Banque mondiale. L'enquête de l'ONG rapporte "qu'au moins 52 torchères se trouvent à moins de cinq kilomètres de zones habitées, ce qui est potentiellement dangereux pour les populations locales et l'environnement".
La pratique participe au réchauffement climatique et à l'émission de super-polluants comme le méthane. L'Équateur, le Venezuela, le Brésil ou l'Argentine continuent de torcher le gaz dans des zones écologiquement et socialement vulnérables, comme en Amazonie. "La 'richesse' apportée par le pétrole n'a jamais bénéficié à l'Amazonie équatorienne, qui est en revanche une grande zone sacrifiée sur l'autel du pétrole", affirme Ana Piquer.
À la suite d'une action menée par neuf jeunes militantes climatiques d'Amazonie, la justice équatorienne a imposé en 2021 à l'État d'éliminer progressivement les torchères, au nom du droit des populations locales à vivre dans un environnement sain.
Le rapport d'Amnesty International révèle que "l'État équatorien et ses institutions compétentes en matière d'énergie n'ont jusqu'à présent pris que des mesures qui favorisent le maintien de la production pétrolière à tout prix, évitant d'entreprendre des démarches concrètes et ambitieuses visant à l'élimination des torchères". L'ONG rappelle aussi à l'État d'Amérique latine ses manquements à "ses engagements internationaux concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre".