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Afin d'estimer l'impact du coronavirus sur les soins prodigués dans les hôpitaux, le Service d'audit hospitalier -- issu d'une collaboration entre l'Inami, le SPF Santé publique et l'AFMPS (Agence fédérale des médicaments et des produits de santé) -- a analysé l'arriéré accumulé dans les soins et le temps de rattrapage.
Trois types de soins ont été distingués:
- Ceux essentiels, dont le report peut entraîner des dommages importants pour la santé du patient ;
- Ceux non-essentiels, dont le report n'entraîne pas ou peu de dommages ;
- Et ceux considérés comme mixtes, c'est-à-dire qu'en fonction du contexte, ils peuvent être essentiels ou non.
Entre mars 2020 et mai 2021, l'Inami a noté des retards accumulés lors des première, deuxième et troisième vagues de contamination, ainsi que des mouvements de rattrapage entre ces périodes, avec un pic absolu en mars 2021.
Première vague en avril 2020
La première vague, en avril 2020, a vu une chute brutale des prestations chirurgicales essentielles, que les hôpitaux ont un peu rattrapée à l'été suivant.
Deuxième vague en novembre 2020
La deuxième vague de novembre 2020 a vu les soins chirurgicaux essentiels diminuer de 80% par rapport à une situation normale et ceux non-essentiels de 33%. Entre décembre 2020 et mars 2021, les hôpitaux se sont attelés à rattraper leur retard.
"Au pic de mars 2021, le nombre de prestations chirurgicales essentielles a augmenté de 118% par rapport aux années pré-Covid-19. Le nombre de soins chirurgicaux non-essentiels a même crû de 127%. Ce rattrapage est nettement supérieur à celui qui a suivi la première vague", relève l'Inami.
Troisième vague en avril 2021
Pendant la troisième vague (avril-mai 2021), le rattrapage a stagné et les arriérés ont recommencé à augmenter. La chirurgie vasculaire (28%) en particulier et l'oto-rhino-laryngologie (40%) "accusent des retards de soins importants et ne montrent pas encore de tendance au rattrapage", prévient l'Inami.
Cela représente parfois un avantage pour certaines prestations, abusivement effectuées. "Nous estimons qu'1,2 année sera nécessaire pour rattraper toutes les prestations chirurgicales essentielles et 4,6 ans pour les non-essentielles".
L'estimation du temps de rattrapage se base sur un scénario où une capacité supplémentaire moyenne de 5% est libérée par rapport à 2019, en partie grâce à une meilleure efficacité.