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Le nouveau gouvernement fédéral n'est pas encore formé, mais certaines idées commencent déjà à émerger. Selon L’Echo, une réunion récente a abordé la possibilité de supprimer les quotas de femmes pour un certain nombre de postes à responsabilités. Cette proposition implique de ne plus réserver des postes aux femmes dans les conseils d'administration, dans les comités exécutifs ou dans les postes fédéraux de haut niveau.
L'institut pour l'égalité des femmes et des hommes s'interroge sur la manière dont la suppression des quotas pourrait s'effectuer, d'autant plus que l'Union européenne impose déjà des quotas de 30 à 40 % de femmes dans les conseils d'administration des sociétés cotées en bourse d'ici 2026. L'institut remet donc en question la pertinence de cette proposition, d'autant plus que cette directive devra être intégrée dans le droit belge, laissant peu de marge de manœuvre à la Belgique.
De surcroît, l'institut ne comprend pas pourquoi ces quotas devraient être supprimés. Depuis l'instauration de la loi de 2011, qui impose ces quotas, la proportion de femmes dans les conseils en Belgique a été multipliée par quatre. De plus, aucune entreprise n'a été sanctionnée pour ne pas avoir respecté ces quotas, ce qui démontre que le système fonctionne.
L'institut souligne qu'il ne s'agit pas de remettre en question la compétence des femmes. En effet, il n'a jamais été question de promouvoir des femmes incompétentes simplement pour remplir un quota. En 2011, l'objectif était de faire croître le nombre de membres dans les conseils en intégrant davantage de femmes, sans pour autant nuire à leur qualité. Toutefois, il a été observé que les conseils n'ont pas augmenté en nombre de membres ; des hommes ont simplement été remplacés par des femmes compétentes.
Il est également important de rappeler que parmi les diplômés de l'enseignement supérieur, 60 % sont des femmes. Cependant, ces dernières rencontrent des difficultés pour accéder aux conseils, en raison des inégalités liées à la vie familiale et à la maternité. On estime que les femmes perdent jusqu'à 10 ans d'activité professionnelle entre 30 et 40 ans, ce qui freine l'évolution de leur carrière. De plus, elles ont moins d'opportunités de fréquenter les réseaux professionnels, souvent dominés par des hommes qui se cooptent entre eux.
Actuellement, il convient de noter qu'il n'existe pas de quotas dans les comités de direction, où la présence des femmes n'atteint que 14 %. Enfin, pour l'institut pour l'égalité des femmes et des hommes, il n'y a pas de "pente naturelle" vers l'égalité, et la suppression des quotas ne serait pas une décision judicieuse
Retrouvez "Vous êtes dans le journal", du lundi au vendredi de 18h à 19h sur bel RTL avec Peggy Simono et Thibaut Roland.