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Les pays du G7 et leurs partenaires doivent allouer des moyens plus importants à la lutte pour l'égalité femmes-hommes, a estimé vendredi dans un entretien à l'AFP la Sud-Africaine Phumzile Mlambo-Ngcuka, directrice exécutive de l'ONU Femmes.
"Sans argent, parler ne coûte pas grand chose", a estimé cette secrétaire générale adjointe des Nations unies, ajoutant que les chefs d'Etat "ne font pas assez. Ils doivent investir dans l'égalité".
Membre d'un Conseil consultatif du G7 sur l'égalité femmes-hommes composé de 35 membres, Mme Mlambo-Ngcuka a été reçue avec d'autres membres de ce conseil à l'Elysée vendredi. Ils ont remis à Emmanuel Macron leur "partenariat de Biarritz", un rapport détaillant 79 recommandations faites aux chefs d'Etat ou de gouvernement des pays du G7.
Ce rapport appelle "tous les pays, en particulier les membres du G7, à identifier et abolir les lois discriminatoires" et à "adopter et mettre en oeuvre des cadres législatifs progressistes qui font avancer l'égalité entre les femmes et les hommes".
"C'est le moment d'agir", a-t-elle assuré à l'AFP, malgré les périodes politiques sensibles traversées par le Royaume-Uni et l'Italie, membres du G7. "Nous avons travaillé très dur pour créer ce moment où il est possible d'agir", a insisté cette ancienne vice-présidente de l'Afrique du Sud.
"Il n'est pas seulement question de ce que les dirigeants vont dire, mais aussi de ce que la société civile leur dira", a-t-elle ajouté. "Il faut que la société civile sache qu'elle peut leur demander ces choses".
Un message qui rejoint celui prononcé lors d'un point presse, après la rencontre avec Emmanuel Macron, par la militante Femen et membre du conseil consultatif Inna Shevchenko: "On n'a pas confiance en plusieurs dirigeants" des pays de ce G7, "c'est pour cela que nous nous engageons".
Mme Mlambo-Ngcuka sera, dimanche et lundi, à Biarritz, où elle portera auprès des chefs d'Etat ou de gouvernement du G7 les recommandations faites par le Conseil consultatif. Elle y sera accompagnée par Nadia Murad, Irakienne de la minorité yazidie, et le Congolais Denis Mukwege, tous deux co-Prix Nobel de la Paix 2018 et coprésidents du Conseil consultatif.
"Nous espérons que (l'action du Conseil consultatif) sera un bouclier contre ce recul que nous observons" des droits des femmes dans de nombreux pays, a réagi devant la presse Denis Mukwege.