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Pourquoi est-il encore nécessaire de défiler à la Pride? Victoriæ, femme transgenre, nous explique

Ce samedi a lieu la Brussels Pride dans la capitale belge. A cette occasion, l'équipe de RTL info a rencontré Victoriæ Defraigne, une femme transgenre, qui nous a expliqué pourquoi la marche des fiertés existe encore. 

Victoriæ Defraigne a 24 ans. Elle est activiste pour la visibilité des femmes trans, comme elle. Ce samedi, elle défilera auprès de 250.000 autres personnes LGBTQIA+ à Bruxelles pour défendre le drapeau arc-en-ciel. "Le concept de Pride est super important pour nos communautés", raconte Victoriæ. "Tout d'abord parce que c'est un moment militant où on peut revendiquer nos droits et aussi où on peut lutter contre les discriminations." La Pride comme un concept plutôt qu'un événement.

"Ce qui est intéressant, c'est la pluralité des Prides", poursuit Victoriæ. "Différentes Prides qui touchent différents publics, qui militent pour différents droits, touchant différentes communautés..." L'exemple de la "Pride des banlieues", à Paris, est donné. Elle touche les personnes queers issues des banlieues "généralement plus minorisées et plus précarisées".

"J'ai du mal à y croire"

Pour Victoriæ, les chiffres donnés sur les agressions des membres de la communauté LGBTQIA+ sont à prendre avec des pincettes (53% en 2023). "J'ai du mal à y croire. Auparavant, les recensements des agressions ou des violences qu'on pouvait subir étaient vraiment très mauvais parce qu'on en parlait peu, parce qu'il y avait peu de dispositifs pour recenser ces violences. Et maintenant qu'on a amélioré les dispositifs pour recenser les violences, forcément, elles sont en augmentation." Pas en baisse, ni en hausse, remarque Victoriæ. Mais une constance.

Pourtant, en tant que femme transgenre, Victoriæ n'est pas à l'abri de ces agressions. "Une des expériences qui m'a le plus marquée, c'était en soirée. Après avoir dit à une personne que j'étais trans, cette personne m'a poussée assez violemment", se rappelle-t-elle. Une scène qui fait toujours écho pour la jeune femme. "Le fait qu'il y ait un contact physique assez brutal et très inattendu a été vraiment marquant pour moi, ça m'a vraiment brusquée." Ce type de comportements reflète la manière dont "la transphobie se matérialise dans la vie", selon notre témoin. Des situations qu'elle ne connait que trop bien. 

N'aura plus un jour plus besoin de Pride pour revendiquer nos droits? "Je l'espère", confie Victoriæ. "C'est un peu le rêve, l'objectif à atteindre. Mais je pense qu'on en est encore très, très loin. On a encore beaucoup de droits à acquérir, notamment en ce qui concerne le don de sang, les mutilations des enfants intersexes, l'accès aux soins de santé pour les personnes trans...."

Pour rappel, la Belgique est le troisième pays d'Europe le plus accueillant pour les personnes LGBTQIA+. 

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