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Si le nombre de personnes en incapacité de travail augmente de manière significative depuis 2000, cette croissance est davantage marquée chez les femmes que chez les hommes, soulignent mercredi les Mutualités libres sur base de chiffres de l'Inami. "Une différence entre les genres dont on parle étonnamment peu alors que nous devrions explorer toutes les pistes susceptibles d'enrayer l'augmentation des maladies de longue durée", déplorent-elles dans une étude.
En 2000, l'on comptait environ 75.000 femmes et plus de 100.000 hommes en incapacité de travail. Vingt ans plus tard, en 2021, l'on recensait plus de 250.000 femmes dites invalides (en incapacité de travail depuis plus de 12 mois) contre moins de 200.000 hommes, relèvent les Mutualités libres. Depuis 2009, les femmes sont plus nombreuses que les hommes en incapacité de travail.
Ce fossé entre les genres "s'explique en grande partie par des choix de société", avancent les Mutualités libres. Elles pointent que les recherches scientifiques sur les troubles spécifiques aux femmes sont peu nombreuses. Un manque de connaissance qui mène à des diagnostics tardifs et des traitements moins appropriés. En outre, un tabou persiste sur les pathologies féminines, ce qui entraîne que le sujet est peu abordé sur le lieu de travail
Autre facteur d'explication: les secteurs où le risque d'invalidité de longue durée est plus élevé (services administratifs, services sociaux, soins de santé, etc.) comptent plus de femmes. Les responsabilités familiales reposent en outre encore davantage sur les épaules des mères, qui occupent aussi plus souvent des emplois à temps partiel, ce qui maintient un écart salarial.
Pour réduire ces inégalités, les Mutualités libres formulent dix recommandations, notamment d'investir dans la recherche sur les pathologies qui touchent spécifiquement les femmes, de favoriser le partage égal des responsabilités de soins ou encore d'actualiser la liste des maladies professionnelles.