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"C'était trop beau pour être vrai": deux alpinistes belges croisent Kilian Jornet, en plein record des sommets alpins

La légende espagnole du trail Kilian Jornet a atteint 82 sommets de plus 4.000 mètres en seulement… 19 jours. Une performance exceptionnelle à laquelle ont assisté par hasard deux alpinistes belges, véritables témoins privilégiés, au cœur des Alpes suisses.

On le surnomme "le plus grand trailer de tous les temps". Parti de Suisse le 14 août dernier, Kilian Jornet rencontre dès le lendemain Maël et son père Freddy, deux alpinistes belges en pleine ascension du mont Mönch. Ému par cette rencontre exceptionnelle, Maël Lecoq, alpiniste amateur, déclare : "Je n'avais pas les mots, j'avais mal aux yeux. Je ne pensais pas le croiser ce jour-là pour un 4 000. C'était trop beau pour être vrai."

Il nous a souhaité une bonne randonnée 

Un moment suspendu à 4000 mètres d’altitude. L’occasion était trop belle pour immortaliser cet instant unique dans une vie. "Il s'est arrêté plus ou moins une minute et a eu la gentillesse de parler avec nous. Il nous a souhaité bonne randonnée. On a fait 3 ou 4 photos et il est reparti comme une flèche", explique Freddy Lecoq, alpiniste amateur.

En seulement 19 jours, Kilian Jornet vient de boucler l’enchaînement de 82 sommets alpins de plus de 4 000 mètres. "Je n’en reviens pas, c’est tellement beau. Regardez les Grandes Jorasses où nous étions hier, la Dent du Géant, et le Mont Blanc où j’irai demain."

Il a pris des risques en haute montagne et est même trois fois plus rapide que le précédent record de 62 jours établi en 2008. "Ce que je retiens surtout, ce sont les moments en montagne : les levers et les couchers de soleil, les instants passés avec les amis sur les crêtes... Maintenant, il est temps de se reposer un peu, car tout ce que j'ai vécu émotionnellement a été très intense", a déclaré le sportif.

Un métabolisme sans limite

Après 1 207 kilomètres parcourus à pied et à vélo entre les massifs, 75 000 mètres de dénivelé positif et de 2 à 5 heures de sommeil par jour, son métabolisme semble sans limite. "Il n'a pas perdu de poids, ou du moins, qu'un kilo. C'est quand même très peu pour un tel effort. Mais c'est la logique de Kilian Jornet : il repousse sans cesse ses limites. À un an et demi, il était déjà capable de marcher 4 heures en montagne. Il avait 3 ans quand il a atteint son premier 3 000 mètres", explique Olivier Beaufays, journaliste pour Zatopek Magazine.

À 36 ans, Kilian Jornet pourrait désormais s’attaquer à l’Everest et gravir des sommets toujours plus hauts. Persévérer, défier la gravité, toucher l’inaccessible, sans jamais tomber.

 

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