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La Gatumba Refugees Survivors Foundation (GRSF) et une vingtaine de survivants du massacre de Gatumba, dans l'ouest du Burundi, ont déposé plusieurs plaintes pour génocide et crimes contre l'humanité, a annoncé l'avocat des plaignants jeudi.
Les plaintes ont été déposées devant le Procureur général à Bujumbura (Burundi), la Cour Militaire du Sud-Kivu (RDC), et le secrétariat Général de l'Office Rwandais d'Investigation. Une dénonciation a aussi été faite auprès du Procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), lui seul pouvant ouvrir une enquête.
Dans la nuit du 13 au 14 août 2004, un massacre envers des réfugiés Tutsis congolais (Banyamulenge) dans un camp de l'ONU à Gatumba a fait 160 morts et plus d'une centaine de blessés. Les attaquant, des rebelles hutus du Front National de Libération (FNL), ont tiré à l'arme automatique sur les tentes et ont brûlé vives certaines victimes.
La tuerie a été documentée par l'ONU et Human Rights Watch. En 2019, l'ONG estimait dans un rapport que les massacres sur les réfugiés ont été commis "sur la base de leur appartenance ethnique". Les hommes des FNL "les ont abattus et brûlés vifs, alors qu'ils ont épargné les réfugiés appartenant à d'autres ethnies et les Burundais vivant dans une autre partie du camp".
Vingt ans après les faits, "aucune enquête judiciaire n'a été engagée ni la Cour pénale internationale saisie" jusqu'ici, dénonce l'avocat français Dominique Inchauspé. Les plaignants souhaitent la fin de l'impunité "qui est un scandale et une insulte aux droits humains".