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Les hommes demandeurs d'asile condamnés à dormir dehors: une décision de la secrétaire d'État à l'Asile et à la Migration qui fait réagir

La secrétaire d'État à l'Asile et la Migration, Nicole de Moor, a décidé de ne plus accueillir temporairement dans le réseau Fedasil les hommes seuls demandeurs d'asile en Belgique, a annoncé son cabinet mardi dans un communiqué.

Mais la mesure ne fait pas l'unanimité au sein du gouvernement fédéral. "Cette annonce est extrêmement problématique et une telle option n'est pas acceptable", répond le vice-Premier ministre Ecolo Georges Gilkinet dans une réaction à Belga. "S'il faut évidemment assurer aux enfants et aux femmes un accueil digne de ce nom, l'État fédéral doit respecter ses obligations à l'égard de tous les candidats à l'asile. Des solutions doivent être trouvées pour mettre fin aux condamnations dont il est la cible et surtout pour faire en sorte qu'aucun demandeur d'asile ayant droit à l'accueil ne soit contraint à dormir dehors cet hiver."  

Au gouvernement bruxellois, on voit aussi cette mesure d'un très mauvais œil. "Encore une fois, le fédéral renonce à assumer ses obligations d'héberger tous les demandeurs d'asile", dénonce Bernard Clerfayt (DéFI) sur le réseau social X, anciennement Twitter. "Par cet abandon, le gouvernement De Croo laisse des milliers de migrants errer dans les rues où les gares de Bruxelles. Et qui fera ensuite du 'Brussels bashing'?", s'interroge-t-il.

Selon le ministre Alain Maron (Ecolo), qui a également réagi sur X, "cette décision va engendrer un nouvel afflux de public en errance, sans prise en charge ni perspective. Avec des effets délétères à Bruxelles et pas qu'au Midi. Le Fédéral doit assumer ses responsabilités et obligations nationales et internationales."  

Pour le député fédéral d'opposition et ancien secrétaire d'État à l'Asile et à la Migration Theo Francken (N-VA), il n'y a aucune différence avec le quota quotidien de cinquante demandes par jour qu'il avait introduit à l'époque et pour lequel il a été retoqué par le Conseil d'État. À ses yeux, Nicole de Moor arrive trop tard avec sa mesure. "Sous le gouvernement Vivaldi, la Belgique est devenue le point noir européen de l'asile. Et, cerise sur le gâteau cynique, l'État de droit est violé quotidiennement. Quel échec douloureux."

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