Partager:
Cela fait aujourd'hui un an que Delhaize annonçait son plan de franchisation. Depuis, les 128 magasins intégrés du groupe ont trouvé un repreneur. Près de 9.200 travailleurs étaient concernés par cette décision. Comment vivent-ils ce changement ?
Marco travaille depuis 25 ans chez Delhaize. Nous l’avions rencontré le 11 octobre lors de la réouverture du magasin de Bouffioulx sous franchise. "A l’heure actuelle, mon comportement à moi reste le même, je suis toujours le chef rayon lourd pour mes clients", disait-il.
Aujourd’hui, 5 mois plus tard, son avis n’a pas changé, il est rassuré que ses conditions de travail soient restées les mêmes : "Les promesses ont été tenues. Les salaires ont été gardés. Moi, je ne vois aucun inconvénient par rapport à tout ce qu’on avait, on a gardé tous les avantages".
Ils ont en effet gardé leurs acquis et se disent très satisfaits du repreneur. Mais, certains sont épuisés et déçus du combat mené durant des mois, sans succès. Aurélie a décidé de démissionner, elle preste ses derniers jours.
"Pour moi, franchement ce n’est plus comme avant. Ça ne donne plus envie. On se lève avec des pieds de plomb, on a encore beaucoup de collègues dans ce cas. Donc, au bout d’un moment, il faut prendre une décision, soit on reste et on accepte comment c’est. Même si ce n’est plus comme avant, plus aussi chouette. Ou on s’en va", confie Aurélie Lumay, employée boulangerie.
Les plus anciens, qui sont en fin de carrière, se disent soulagés, mais il est difficile pour eux d’être complètement sereins quant à l’avenir de l’enseigne.
Il y a eu des démissions, il y a eu des prises de pension
"Nous avons le droit de refaire beaucoup de spécialités que nous ne faisions plus avant. On refait vraiment un travail de boucher. Maintenant, on a le personnel qui faut pour, jusqu’à maintenant, j’espère que ça durera", estime Michel Gilsoul, chef boucherie.
"Il y a eu des démissions, il y a eu des prises de pension. On travaille le dimanche. Soulagée, oui même s’il y a eu quelques petits changements, mais bon ça va", considère Sylvie Lievens, hôtesse de caisse.
Pour les clients qui étaient mitigés à la réouverture, rien ne change finalement. "Tout est pareil, le personnel n’a pas changé, il n’y a rien de changé", dit une cliente. Une autre pointe : "Je me posais beaucoup de questions, mais quand je vois le résultat je suis contente pour eux. Et pour moi personnellement, Bouffioulx reste Bouffioulx, et je suis très satisfaite".
Le 11 octobre, ce magasin était le premier en Wallonie à rouvrir ses portes sous franchise. Depuis, 44 autres ont accueilli leur nouveau patron.