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Il y a un an, une annonce allait faire trembler le personnel de chez Delhaize: 128 magasins passent sous franchise. Un combat social alors débuté un an plus tard. Où en est on dans ce conflit ?
"D'abord, pour notre personnel, je veux dire que je comprends tout à fait l'émotion que suscite l'annonce d'aujourd'hui par rapport au changement qu'elle représente. Mais je vais en même temps tout de suite les rassurer", nous répondait le 7 mars 2023, Xavier Piesvaux, le président-directeur général de Delhaize Belgique.
Cette annonce crée malgré tout la panique auprès des 9200 salariés de l'enseigne.
Directement, le personnel débraye. Des supermarchés sont fermés durant des semaines entières. Le combat débute.
"La direction a imposé son plan. Ce n'est pas nous, c'est eux qui ne sont pas ouverts aux négociations", scande alors Myriam Djegham, la secrétaire nationale commerce à la CNE, à Zellik.
Mais rien ne fait flancher la direction. En septembre, les premiers changements sont officialisés. Qu'en est-il aujourd'hui ?
"Un an plus tard, il y a toujours des pleurs, des cris et de la colère, clairement", nous raconte Fabienne Meulemans, secrétaire permanente commerce au SETCA Bruxelles. "Mais elle se transmet et se transmet différemment. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on se retrouve avec un taux d'absentéisme assez grave sur la régionale de Bruxelles. De manière automatique, tous ces contrats sont remplacés par des étudiants ou des flexi-jobs qui ne connaissent pas le produit et qui ne connaissent pas le magasin. Donc, il y a une surcharge de travail pour ce qu'on pourrait encore appeler les 'Delhaiziens" qui sont sur le terrain", déplore-t-elle.
Ce conflit social a également impacté l'image de l'enseigne. Des moments compliqués à gérer. "Des clients se sont se sont probablement détournés de nous, mais là, on est confiant", tempère la porte-parole de Delhaize Karima Ghozzi. "On voit vraiment qu'il y a une reprise d'activité normale depuis plusieurs mois déjà. Donc, c'est assez rassurant et on est content évidemment de retrouver nos clients et les repreneurs surtout. C'est important pour eux, ils sont indépendants. Il faut qu'ils puissent vivre de leur activité et aussi surtout maintenir l'emploi de nos collaborateurs", estime-t-elle.
Les 128 magasins ont tous retrouvé un repreneur. 45 ont déjà officiellement ouvert leurs portes avec les nouveaux patrons aux commandes.