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Le socialiste Salvador Illa a été investi samedi à Barcelone à la présidence de la Catalogne, région du nord-est de l'Espagne secouée par un mouvement indépendantiste. Au cours d'une cérémonie officielle, il a juré "fidélité au Roi, à la Constitution, au statut d'autonomie et aux institutions nationales de Catalogne", devenant le premier président du gouvernement régional à ne pas être issu des rangs nationalistes depuis 2010.
"En prenant mes fonctions aujourd'hui, j'hérite également des espoirs du peuple catalan", a déclaré celui qui fut ministre de la Santé durant la pandémie de Covid-19. "Je ne doute pas que tous mes prédécesseurs sont entrés en fonction avec les meilleures intentions pour la Catalogne", a avancé Salvador Illa en début de cérémonie, dans une attitude conciliatrice notamment envers l'ex-président régional Carles Puigdemont. Ce dernier est toujours recherché par la justice espagnole pour son rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.
Le socialiste succède ainsi à Pere Aragonès, séparatiste modéré issu du parti Gauche républicaine de Catalogne (ERC). Avant lui, Quim Torra avait remplacé Carles Puigdemont, en fuite, à la tête de la Catalogne en 2018. Il avait cependant été destitué deux ans plus tard par la justice pour "désobéissance", après avoir refusé de retirer une banderole au contenu séparatiste de la façade du siège du gouvernement régional.
Bien que le parti socialiste de M. Illa ait remporté les élections au Parlement catalan en mai, le parti socialiste catalan (PSC) a besoin pour gouverner du soutien de la gauche indépendantiste ERC et du parti de gauche unioniste Comuns.
Figure centrale de l'indépendantisme catalan néanmoins devancé lors du scrutin régional par les socialistes, Carles Puigdemont est revenu le jour du vote, a donné un discours sur un podium à deux pas du Parlement, avant de s'éclipser discrètement, échappant aux policiers.