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Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, appelé à témoigner mardi dans l'enquête visant son épouse, a fait valoir son droit au silence, ont déclaré ses avocats à l'issue de l'entretien avec le juge chargé du dossier.
Begoña Gómez se trouve au coeur d'un intense bras de fer politique et judiciaire qui fragilise depuis des semaines le gouvernement de coalition de son époux. Convoqué comme témoin dans cette enquête ouverte pour corruption et trafic d'influence, le responsable socialiste a été entendu "quelques minutes" au palais de la Moncloa, résidence officielle du Premier ministre, par le juge Juan Carlos Peinado.
Entendu sur le seul volet "trafic d'influence", Pedro Sánchez a usé de son droit de ne pas répondre aux questions. La loi espagnole autorise en effet les citoyens au silence quand une enquête porte sur leur conjoint.
Le dirigeant socialiste - qui a toujours défendu la probité de sa femme - s'était dit mercredi prêt à témoigner, mais uniquement par écrit, afin selon lui, de "préserver" sa fonction. Le juge avait cependant refusé cette requête et maintenu sa convocation, malgré un appel du parquet.
L'audition est la deuxième d'un Premier ministre espagnol en exercice, après celle du conservateur Mariano Rajoy, entendu comme témoin lors d'un procès sur le financement illégal du Parti populaire (PP, droite) en 2017.
Begoña Gómez avait, elle, été auditionnée le 19 juillet mais la séance avait été interrompue au bout de quelques minutes, son avocat ayant fait valoir que l'une des plaintes versées au dossier n'avait pas été notifiée à temps, ce qui ne lui avait pas permis d'en prendre connaissance. La défense estime que ses droits ne sont pas garantis dans cette affaire qui enfle, tandis que les attaques de l'opposition de droite se multiplient contre le gouvernement depuis plusieurs semaines