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Correspondant de guerre en Ukraine depuis le début du conflit, Arnaud De Decker était l'invité de RTL info Signatures ce mercredi 19 février.
C'est une expérience particulièrement intense qu'Arnaud De Decker a vécue : durant trois ans, il a suivi le conflit en Ukraine en tant que reporter de guerre. Invité de RTL info Signatures, le jeune homme revient sur les motivations qui l'ont poussé à suivre cette guerre au plus près.
"En tant qu'indépendant, je suis parti là-bas avec l'idée de faire des reportages, de m'intéresser un petit peu. Bien sûr, sans penser que la guerre, à une telle échelle, pouvait avoir lieu. La guerre a commencé trois semaines après mon arrivée et puis, de fil en aiguille, je me suis un peu rapproché de l'Est, des zones où il y avait la guerre", raconte-t-il.
Il évoque également les nombreux Ukrainiens qu'il a croisés. "Je rencontrais des Ukrainiens qui allaient se battre, des civils qui, tout d'un coup, devenaient des soldats. Je rencontrais les familles des soldats qui y allaient. Ensuite, il y a eu les morts, les Ukrainiens avec qui je parlais et qui mouraient au front. Et puis des collègues, des amis qui mouraient. Et puis, finalement, de fil en aiguille, je suis resté".
Dans son livre Onverwoestbaar (Indestructible en français), il raconte comment il a échappé à la mort plusieurs fois. Il se souvient particulièrement d'un jour où il a été témoin de deux impacts de bombes.
"C'était dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine. Il y avait un bombardement, et avec deux collègues, on décide d'aller voir sur place pour essayer de comprendre ce qui s'est passé, voir s'il y a des victimes, faire des photos, essayer de parler à des gens, à des témoins. On arrive sur place seulement 15 ou 20 minutes après l'impact, et là, la fameuse tactique de la Russie. Celle-ci consiste à envoyer un nouveau missile exactement au même endroit pour toucher, cette fois-ci, les secouristes, les ambulanciers, les pompiers ou les journalistes", explique-t-il.
Un enseignement de la réalité particulièrement douloureux, comme il le précise. "C'était au début de la guerre. Il fallait encore que j'apprenne, malheureusement, de la manière la plus dure, que la guerre peut, effectivement, blesser, voire tuer. Finalement, en tant que reporter, c'est comme ça qu'on apprend aussi, malheureusement.".
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