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"Précipitée, brutale et inacceptable": la réforme des primes à la rénovation jugée "illégale" par l'opposition 

Le PS, PTB et Ecolo dénoncent l'illégalité de la réforme des primes à la rénovation.

L'opposition wallonne a tiré à boulets rouges, mardi, sur la réforme des primes à la rénovation annoncée récemment par le gouvernement régional.

"Un avant-projet juridiquement inexistant" puisqu'il n'a pas été approuvé en dernière lecture et qu'il est toujours en attente de l'avis du Conseil d'État, a principalement dénoncé le PS au cours d'un débat consacré au sujet en commission du parlement régional. Une réforme "à la hussarde", "extrêmement brutale", imposée sans concertation et un "choix politique" plutôt qu'une nécessité budgétaire, ont ajouté Ecolo et le PTB.

Vos actions, décidées dans la précipitation, sont illégales

"Ce texte n'a pas été adopté définitivement; il n'a pas d'existence légale tant que l'ensemble de la procédure n'a pas été suivie et qu'il n'est pas publié au Moniteur belge. Vous êtes en totale illégalité et une telle disposition, juridiquement inexistante, pourrait être annulée par le Conseil d'État", a d'emblée dénoncé la députée socialiste Ozlem Ozen.

"L'administration ne peut pas appliquer une mesure qui n'a pas force de loi. Vos actions, décidées dans la précipitation, sont illégales", a-t-elle insisté tandis que, pour le PS toujours, Laurent Devin évoquait une réforme "précipitée, mal pensée et inacceptable".

"Une régression sociale"

"Votre réforme est brutale. C'est une réforme à la hussarde; un choix politique et non une nécessité budgétaire. Au lieu d'en faire porter le poids au gouvernement précédent, vous devriez assumer vos décisions", a de son côté exhorté la députée Ecolo Céline Tellier. "C'est une régression sociale et écologique. Vous mettez à mal la sécurité financière des citoyens et l'avenir énergétique de la région", a-t-elle encore souligné.

Quant au PTB, il a lui aussi dénoncé "une réforme extrêmement brutale" qui "remet en cause des choix de vie posés par des familles", Jori Dupont qualifiant même la ministre Neven de "Thatcher wallonne".

La majorité se défend 

Sans surprise, le ton était bien différent dans les rangs de la majorité. "C'est une réforme simple, cohérente et efficiente. Il est temps que la Wallonie soit gérée, non comme des poètes ou des ingénieurs, mais comme des entrepreneurs, avec de la logique et du bon sens", a ainsi dit Sophie Fafchamps (Les Engagés).

"À entendre certains, tout s'arrête du jour au lendemain. C'est totalement faux: les primes ne disparaissent pas et les ménages les plus précaires ne sont pas abandonnés. Par contre, sans cette réforme, ces primes risquaient de passer à la trappe, comme à Bruxelles où un moratoire a été décrété. Dans le monde réel, l'argent ne pousse pas dans les coquelicots", a poursuivi, pour le MR, Olivier Maroy.

Les primes ne disparaissent pas et les ménages les plus précaires ne sont pas abandonnés

"La réforme des primes à la rénovation est fondée sur une analyse juridique préalable, le Conseil d'État ayant notamment rappelé le principe de mutabilité qui autorise les autorités à adapter leur politique", a de son côté défendu la ministre wallonne de l'Énergie, Cécile Neven (MR).

Selon cette dernière, un dérapage budgétaire peut également justifier l'application rétroactive d'une décision si elle est nécessaire au bon fonctionnement des services. "Nous n'avons pas pris cette décision de gaieté de cœur, mais dans une démarche de responsabilité. Je continuerai mon travail pour assainir la situation et établir un régime global le plus efficient possible, en calibrant chaque mesure à l'aune des objectifs de la Wallonie et des moyens dont elle dispose", a-t-elle conclu.

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