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La réforme du Décret Paysage a donc été votée en commission au parlementde la Fédération Wallonie-Bruxelles... faisant voler en éclats la majorité MR-PS-Ecolo. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi cette réforme de l'enseignement supérieur, validée au départ par la majorité, a-t-elle entraîné une telle opposition depuis quelques semaines jusqu'à provoquer la fin de la majorité ?
C'est donc une majorité alternative qui valide le nouveau décret paysage. Le PS et Écolo ont finalement reçu le soutien du PTB au milieu de la nuit pour faire voter leur texte.
Le MR est resté sur sa position. Ce matin, le PS regrette cette décision : "Seul le Mouvement Réformateur s'est enfermé dans une position idéologique, je crois, de mettre la tête dans le sable, de ne rien vouloir changer", réagit le député PS Martin Casier.
Un étudiant sur trois qui va être exclu en septembre, ce n'est pas possible
Retour il y a six semaines - les étudiants sont dans la rue. Ils entendent bien mettre la pression sur le gouvernement. La FEF, Fédération des étudiants francophones, estime que 70 000 étudiants pourraient être empêchés de poursuivre leurs études si le décret n'est pas revu. "Il faut changer les choses parce qu'un étudiant sur trois qui va être exclu en septembre, ce n'est pas possible. Ça représente énormément d'étudiants qui apprennent pour remplir leurs études pendant moins de cinq ans", insistait Lucie Nicosia, secrétaire générale de l'AGL.
Retournement de situation
Trois mois avant les élections, le moment est stratégique. Le PS et Ecolo se mettent à soutenir l'idée de retirer ce décret qu'ils ont eux-mêmes voté avec le MR. "Cette réforme a été votée par le Parlement le 1er décembre 2021 avec le soutien de la majorité PS, MR et Écolo", rappelait dans une vidéo sur les réseaux sociaux Valérie Glatigny (MR), l'ex-ministre de l'Enseignement supérieur, le 31 mars 2024. "On doit avoir le courage politique de reconnaître que cette réforme était une erreur. (...) J'ose espérer que les députés et ministres pourront comprendre qu'il est nécessaire de trouver une solution", répondait le même jour Jean-Marc Nollet, le co-président d'Ecolo.
On ne change pas les règles au milieu du jeu
Le fil se tend entre les partenaires de la majorité. Une première réunion doit se tenir début avril. Elle est finalement reportée. Chacun campe sur ses positions. "Je pense que c'est de la folie tout simplement", réagit alors la ministre de l'Enseignement supérieur, Françoise Bertieaux (MR), "parce qu'on est en plein milieu de l'année académique. Il y a déjà eu une session qui a eu lieu en janvier avec des règles de délibération. On ne change pas les règles au milieu du jeu, au milieu du guet", s'offusque-t-elle.
"L'objectif ici, c'est d'avoir un texte de la raison. Et on espère que le mouvement réformateur pourra rejoindre cette dynamique", répond le député Martin Casier (PS).
Le PS décide finalement de proposer une version modifiée. Les Engagés proposent un texte de compromis finalement. Les socialistes et les écolos passeront en force avec l'appui du PTB.