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C'est l'info politique du jour: la proposition de décret paysage a finalement été adoptée en commission de l'Enseignement supérieur du Parlement de la Fédération au milieu de la nuit de mardi à mercredi. Adoptée oui, mais avec l'appui du PTB et contre l'avis du MR.
Le président des libéraux s'exprime: "On prend acte que PS et Écolo ont débranché la prise de ce gouvernement, ils ont décidé de le faire tomber et ils ont préféré la coalition de l'échec, du chômage et de la faillite avec le PTB. Ce matin, on se réveille avec une nouvelle majorité PTB-PS-Écolo et on voit les conséquences, la première c'est d'abaisser la valeur du diplôme universitaire (…)
Les grands perdants, ce sont les étudiants et les établissements scolaires puisque je le rappelle, il y a un surcoût d'au moins 35 millions d'euros. Le vote d'hier coûte 35 millions d'euros, or il y a 5 millions d'euros prévus donc je ne sais pas comment les établissements vont s'en sortir (…)
Nous considérons aujourd'hui que le PS et Écolo sont de moins en moins stables. Ils courent derrière le PTB. Nous verrons s'ils ont la même attitude en Wallonie. Nous ne remettrons jamais en cause une majorité gouvernementale, mais quand les autres le font,… Aujourd'hui, il n'y a plus de gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, que les choses soient bien claires."
À l'inverse du fédéral, un gouvernement dans les entités fédérées ne peut formellement tomber que si une autre majorité politique est formée pour le remplacer. À moins de deux mois des prochaines élections, ce qu'il reste du gouvernement PS-MR-Ecolo devrait dès lors se contenter de gérer jusque-là les affaires courantes, sans plus aucune politique nouvelle donc.
Le gouvernement continuera à veiller "aux intérêts de nos institutions"
Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles Pierre-Yves Jeholet (MR) a assuré ce mercredi que son gouvernement continuerait à veiller au bon fonctionnement des institutions de l'entité malgré la dislocation de la majorité PS-MR-Ecolo sur le décret Paysage. "On verra ce qu'il est envisageable de faire (mais le gouvernement) continuera de veiller à nos institutions et leur bon fonctionnement", a assuré ce mercredi après-midi le libéral, interrogé à la tribune du Parlement par les députés Benoît Dispa (Les Engagés) et Alice Bernard (PTB) sur les implications de la chute de la majorité.
S'avouant "fâché" et "déçu" face à "cet acte de déloyauté" de ses partenaires, M. Jeholet a assuré devant les députés ne pas vouloir se départir de son "sens des responsabilités dans l'intérêt de nos secteurs". Mais "ce qui s'est passé, à savoir une alliance avec l'extrême gauche, n'est pas anodin! Il ne faut pas se mettre la tête dans la sable" (quant aux conséquences pour le gouvernement), a-t-il commenté.
Dans sa réplique, Benoît Dispa a ironisé sur la constitution mardi dans la nuit d'une majorité alternative par le PS, Ecolo et le PTB autour du décret Paysage. "Manifestement, le PTB n'est pas si couillon que cela...", a-t-il grincé, en référence au qualificatif servi récemment à la formation marxiste par le président du PS, Paul Magnette.