Partager:
"Bien sûr, cette reconnaissance viendra", a assuré la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib mardi en commission des Relations extérieures de la Chambre.
La cheffe de la diplomatie belge était interrogée par les députés Vicky Reynaert (Vooruit), Malik Ben Achour (PS), Michael Freilich (N-VA) et Els Van Hoof (CD&V), avant de partir au Proche-Orient dans l'après-midi pour y mener une visite de travail de trois jours. Une des questions portait sur la reconnaissance de l'Etat palestinien. Le 22 mars dernier, quatre Etats européens dits "like-minded", l'Irlande, l'Espagne, la Slovénie et Malte ont publié une déclaration commune indiquant qu'elles reconnaitront l'Etat palestinien ""quand cela peut constituer une contribution positive et quand les circonstances s'y prêtent".
"Il y a un plus grand nombre de like-minded que ces quatre pays. Nous sommes quasi au même stade. Ce sont quasi les mêmes termes que ceux que nous utilisons dans l'accord de gouvernement", a observé Hadja Lahbib. "Bien sûr, cette reconnaissance viendra", a-t-elle assuré. "Mais cette reconnaissance seule ne suffit pas". Pour la Belgique, celle-ci doit être conditionnée à l'existence d'un processus de paix et doit permettre la construction d'un État palestinien viable qui inclus la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est, avec une autorité légitime sur l'ensemble de ces territoires. Il s'agit toutefois d'un sujet "qui divise fortement l'UE à l'heure actuelle", a-t-elle averti.
Hadja Lahbib s'est par contre montrée plus prudente sur l'interdiction de l'importation de produits issus des colonies. A ses yeux, agir seul ne serait pas efficace. "La Belgique fait partie d'un marché unique. Que la Belgique le fasse seule équivaut à uniquement attaquer l'arrivée de ces produits. L'arrivée se tournera vers d'autres ports. C'est la même chose dans les autres conflits. Les dénoncer depuis notre seul territoire est inefficace", a-t-elle jugé. La ministre des Affaires étrangères a en outre rappelé la demande belge d'un cessez-le-feu immédiat à Gaza.
A l'issue de la séance de commission, Hadja Lahbib partira au Proche-Orient pour une visite de travail de trois jours. La ministre se rendra à Ramallah, Jerusalem et Tel Aviv, avait-elle indiqué jeudi dernier à la Chambre, sans mentionner l'identité des personnalités avec lesquelles elle s'entretiendra.