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L'alliance Magnette-De Croo au gouvernement, stop ou encore ? Voici la réponse des deux hommes

Durant 20 minutes, Alexander De Croo et Paul Magnette ont débattu, à l'approche des élections du 9 juin. Revivez ci-dessous les moments importants et les déclarations essentielles des deux hommes. 

Retour sur les points essentiels

Bilan du gouvernement actuel

Au pouvoir depuis la dernière formation de gouvernement, Paul Magnette et Alexander De Croo s'accordaient à dire qu'il y avait eu de bonnes mesures dans leur travail. "Le moment où ce gouvernement a commencé, c'était un sentiment d'urgence. On devait arrêter de subir cette pandémie, et on l'a fait, grâce au fait qu'on avait, à ce moment-là, une majorité stable. Honnêtement, on a fait ce qu'on a promis aux Belges : on a soutenu notre économie, nos PME, on a protégé la santé, on a protégé le pouvoir d'achat. On a fait ce qu'on attendait, et je pense que c'est ce qu'un gouvernement doit faire dans une période de crise", notait Alexander De Croo.

"Quand on a mis en place ce gouvernement, Alexander De Croo et moi, on sortait d'un an de crise politique. Il y avait des partis comme le PTB qui ne prennent jamais leur responsabilité. Il y en avait d'autres comme la N-VA qui ont empêché de former un gouvernement. Malgré nos divergences, et c'est vrai qu'on l'a vu, il y en a eu beaucoup d'autres où on a su travailler ensemble, on a pu nous mettre en place un gouvernement. Je suis particulièrement fier du travail des socialistes dans ce gouvernement", explique quant à lui Paul Magnette.

> Revoir le débat De Croo-Magnette : Stop ou Encore sur RTL PLAY

Sur la sécurité et le trafic de drogues

Ce matin, un conseil national de sécurité s'est réuni. Qu'est-ce qui a été décidé concrètement pour sécuriser nos villes, Bruxelles notamment ? "Les Bruxellois, ils ont le droit à leur paix et pouvoir vivre en sécurité. Trois choses qu'on a décidées : d'abord, c'est de faire plus d'actions ciblées. Deuxième élément, c'est qu'on va mieux faire travailler ensemble avec le parquet, la police et les services des étrangers. Et puis, on continuera à mieux faire travailler ensemble", notait Alexander De Croo.

"Il faut une action nationale. Je suis malheureusement confronté à ce trafic de drogue qui touche tout le pays à Charleroi, qui d'ailleurs touche toute l'Europe. C'est le principal problème de criminalité de notre époque. C'est un sujet très grave et on doit s'y attaquer très sérieusement. J'ai beaucoup renforcé les effectifs de ma police locale, mais il faut évidemment, si on veut que ça fonctionne, qu'on ait le relais du fédéral", expliquait Paul Magnette. "J'ai toujours dit que quand on a des personnes qui sont en séjour illégal et qui commettent des actes criminels, il faut les renvoyer dans leur pays d'origine, parce que ce sont eux qui sont exploités dans le cas du trafic de drogue. On ne peut pas le tolérer".

La guerre en Ukraine 

"Qu'est-ce qui va se passer si les Russes décident de cibler Bruxelles, qui accueille le siège de l'OTAN, notamment ?", demande notre journaliste Martin Buxant à Alexander De Croo, Premier ministre en place. "L'Ukraine se bat pour leur pays, mais elle se bat aussi pour nos valeurs. Le fait que nous, pays de l'Occident, on se défende, c'est logique qu'on se défende, et c'est bien qu'on investit dans la Défense, on fait des projets d'investissement massif. Peut-être qu'en novembre, il s'avèrera que le nouveau président américain, ce soit M. Trump. Il est bien possible qu'à ce moment-là, les Européens soient seuls. On doit se préparer à cela, c'est purement défensif par rapport aux Russes". 

Paul Magnette est d'accord avec ce point de vue. "Je pense qu'on ne doit pas sous-estimer la gravité de la situation et le danger que représente la Russie de M. Poutine. M. Poutine est un dictateur sanguinaire qui a aboli toutes les règles de la démocratie, qui assassine ses opposants politiques et qui, en plus, attaque tous les pays qui se trouvent entre la Russie et l'Europe. Il a attaqué la Géorgie, il a manipulé la Moldavie, la Biélorussie. Il attaque aujourd'hui l'Ukraine. Nous devons soutenir la résistance ukrainienne. Pourquoi ? Si on ne le fait pas, si demain la Russie gagne la guerre contre l'Ukraine, c'est nous qui allons être menacés. Poutine est capable d'attaquer les pays européens".

Sur le pouvoir d'achat

 

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De Croo-Magnette : Stop ou encore ?
Réponse d'Alexander De Croo

"On verra les résultats des votes, mais on veut travailler avec les gens qui ont les bonnes priorités", note le libéral, qui explique son point de vue. "Les bonnes priorités sont : plus de gens au travail, investir dans la sécurité et faire fonctionner le pays, ne pas se bloquer pour faire des réformes qui n'apportent rien".

Alors... stop ou encore ?

Socialistes wallons et libéraux flamands sont-ils prêts à continuer à gouverner ensemble. "Ce sera aux citoyens de voter tout d'abord", note Paul Magnette. "Je pense qu'on a fait du bon travail. Je n'ai qu'un regret, c'est cette réforme fiscale. Je veux donc continuer pour améliorer les salaires et investir sur les salaires et la sécurité".

Alexander De Croo souhaite-il rester Premier Ministre ?

Le libéral se voit-il encore Premier ministre au 10 juin ? "Je crois en notre pays. En Flandre, des partis voient des problèmes en Wallonie et à Bruxelles. Moi, je vois des ambitions et un potentiel incroyable. C'est ça le vrai choix : peut-on être encore capable de travailler ensemble pour notre pays ? J'ai prouvé que je pouvais rassembler les gens".

Taxer les riches, solution miracle ?

Le PS ne l'a jamais caché : il souhaite taxer les riches. Alexander De Croo n'est pas d'accord avec cette solution. "C'est un peu la potion magique du PS à chaque problème. En Belgique, il y a déjà beaucoup de fiscalités sur les gens fortunés et c'est une bonne chose. La Belgique est déjà un pays où les taxes sont nombreuses", dit-il.

Pouvoir d'achat... et attaque au MR

Le pouvoir d'achat est la priorité numéro 1 des francophones pour voter. Paul Magnette a promis 300 euros net pour les bas et moyens salaires. Comment faire ? "Selon nos estimations, environ 6 milliards. C'est mon grand regret dans ce gouvernement : le MR a bloqué une réforme fiscale alors qu'il y avait un large consensus dans le gouvernement pour baisser les impôts pour les petits salaires".

"Quand on travaille, on doit pouvoir vivre dignement, on continuera à se battre pour cette réforme fiscale", dit-il.

Paul Magnette est d'accord sur ce point

Paul Magnette, comme son adversaire du soir, admet que l'aide à l'Ukraine est nécessaire. "Il ne faut pas sous-estimer la gravité de la situation et le danger que représente Vladimir Poutine. Il est un dictateur sanguinaire qui assassine ses opposants politiques et attaque tout les pays qui se retrouve entre la Russie et l'Europe, comme la Biélorussie ou la Moldavie", dit-il.

"Si demain, la Russie gagne la guerre contre l'Ukraine, elle serait capable d'attaquer les pays européens", annonce-t-il.

Guerre en Ukraine

Notre journaliste Martin Buxant ose poser la question : le Premier ministre n'a-t-il pas l'impression de pousser vers une guerre nucléaire en Ukraine en étant aussi dur en Russie ? "Les Russes ciblent l'Ukraine et les Ukrainiens se battent pour nos valeurs", dit-il.

"Le fait que nous, pays de l'occident, nous nous défendons, c'est logique. On investit dans cette défense. Peut-être qu'en novembre, le nouveau président américain soit Trump et qu'il dise que les Européens doivent se débrouiller seul. On se défend seulement".

"Besoin d'un plan national"

Alors que De Croo plaidait pour un plan plus libéral à Bruxelles pour régler le problème de la drogue, Magnette tempère. "On a besoin d'un plan national, il ne faut pas jeter la faute sur quelqu'un. Le problème vient aussi d'Anvers, la porte d'entrée de la drogue. Cent tonnes de cocaïne ont été saisies à Anvers", dit-il.

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Magnette veut renvoyer les illégaux qui commentent des actes criminels

Face aux trafiquants de drogue étrangers, Paul Magnette a une solution radicale. "J'ai toujours dit que les étrangers illégaux qui commettent des actes criminels, il faut les renvoyer chez eux. Ce sont eux qui sont exploités dans le trafic de drogue". 

Une chose sur laquelle les deux hommes sont d'accord, mais... "Les Bruxellois sont confrontés aux inconvénients de la complexité bruxelloise", note De Croo. "La commissaire fédérale anti-drogue explique qu'elle ne sait pas à qui s'adresser à Bruxelles pour des questions de sécurité".

"Ce problème touche tout le pays"

En tant que bourgmestre de Charleroi, Paul Magnette que sa ville, comme Bruxelles, est confrontée aux trafics de drogues également. "Cela touche même toute l'Europe, on doit s'y attaquer sérieusement. J'ai renforcé ma police locale, mais il faut avoir le relais du fédéral également", explique le socialiste. "On doit renforcer la justice pour condamner les gens rapidement".

Décisions du CNS

Ce matin, un conseil national de sécurité s'est réuni. Quelles étaient les décisions prises ? "Les Bruxellois ont le droit de vivre en sécurité. On va faire plus d'actions ciblées, car elles marchent bien. Ensuite, on va mieux faire travailler ensemble le parquet, la police et le service des étrangers", note Alexander De Croo. "Les zones de police doivent mieux travailler ensemble".

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Nostalgie de la Vivaldi à l'approche des élections ?

Les deux hommes sont-ils heureux de la fin du gouvernement actuel ? "Ce gouvernement a été fait alors qu'il fallait arrêter l'épidémie et on l'a fait", note Alexander De Croo. "On a fait ce qu'on a promis aux Belges".

Paul Magnette abonde dans le même sens. "Lorsqu'on a mis en place ce gouvernement, on sortait d'un an de crise politique. Malgré nos divergences, on a pu mettre en place ce gouvernement et je suis fier du travail des socialistes".

Dans quelques minutes

D'ici quelques instants, aux alentours de 19h25, le débat entre Alexander De Croo et Paul Magnette débutera. Une rencontre cruciale à quelques semaines des élections.

L'avant-match

Après avoir gouverné ensemble pendant 5 ans, la campagne électorale divise Alexandre De Croo et Paul Magnette aujourd'hui. "On arrive au moment de la séparation, mais on va voir si cela va jusqu'au divorce, explique Martin Buxant, qui animera le débat. Le divorce, ce serait qu'ils ne veulent plus gouverner ensemble donc l'idée est de voir à quel point la fracture entre libéraux et socialistes est importante à travers deux hommes qui se respectent et s'apprécient"

Le journaliste espère donc "un débat de haut vol", pas dans l'invective : "on veut le top niveau, ajoute Martin Buxant, un débat de projets".

À 70 jours des élections, le timing de cette confrontation est important, car nous entrons dans la dernière ligne de droite de la campagne électorale : "C'est le dernier tour de stade avant le 9 juin. Chacun a battu ses dernières cartes".

Un moment important aussi pour l'électeur, d'autant plus qu'"il reste un énorme réservoir d'indécis, de gens à convaincre, donc c'est hyper important pour les partis d'une part, de montrer leur meilleur visage, et d'autre part, notre rôle est de montrer aux indécis pourquoi il est important d'aller voter, quelles sont les différences entre les programmes et entre les philosophies libérale et socialiste"

Deux thématiques

Les grands thèmes abordés seront la sécurité dans nos villes "avec les fusillades de ces dernières semaines liées à la drogue", et le pouvoir d'achat. Une problématique qui concerne de nombreux Belges. 

"On sait que les caisses sont vides. Quelles sont les vraies bonnes idées pour la législature pour que le Belge vive mieux que ce qu'il a pu vivre durant cette législature-ci", précise l'intervieweur.

Martin Buxant se réjouit de faire équipe avec Caroline Fontenoy pour la première fois. Il confie "baigner dans la politique toute la semaine, voire toutes les heures". Il essaye donc de "garder une certaine distance et une certaine candeur par rapport à ça"

"Le vrai challenge"

"Il faut laisser aux responsables politiques l'occasion d'exposer leurs arguments et d'entrer dans le vrai débat. On sait aussi ce que les gens ne veulent plus : un débat de criards, d'insultes. On veut du débat et de l'échange dans le respect et intelligible. Il faut en sortir mieux informés et qu'il y ait une contradiction des idées donc il faut un équilibre entre le débat et le caractère informatif, c'est le vrai challenge", conclut-il. 

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