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Les consultations organisées par le MR et les Engagés dans le but de former un gouvernement wallon se terminent ce jeudi. Près de 300 acteurs de divers horizons ont été reçus. Chacun salue la méthode, reste à voir ce qu'il adviendra de ces recommandations.
Durant dix jours, ce sont près de 300 interlocuteurs qui ont été reçus par les deux négociateurs wallons, Maxime Prévot et Georges-Louis Bouchez, tous secteurs confondus. Ils ont expliqué leurs revendications et leurs craintes. Jamais des consultations aussi larges n'avaient été organisées lors de la formation d'un gouvernement régional.
Qu'en retiennent les principaux acteurs de terrain? Réponses pour l'agriculture, l'environnement et le social: "Je pense que les deux négociateurs étaient vraiment à l'écoute", "On a le sentiment d'avoir été entendu", "Oui, il y a eu de l'écoute".
Et sur le fond?
Voilà pour la forme. Sur le fond, la Fédération Wallonne de l'Agriculture (FWA), estime avoir pu défendre ses priorités: "Les priorités de la FWA c'était vraiment de revenir à des décisions qui soient bien respectueuses de l'agriculture familiale afin qu'elle soit encore là demain qu'elle puisse être innovante avoir un revenu et pouvoir relever les défis notamment les défis environnementaux", avance Marianne Streel, la présidente.
Écolo ne sera plus au gouvernement, un soulagement pour certains agriculteurs, mais pas forcément pour les défenseurs de l'environnement. Le secteur se dit malgré tout satisfait d'avoir pu sensibiliser les négociateurs notamment à l'enjeu climatique et à la préservation de la biodiversité: "On a été écouté, on a même eu un début d'échange pendant ces moments-là donc on voit bien l'intérêt. Si le MR et Les Engagés veulent introduire l'environnement sans les écologistes et veulent prendre en compte l'environnement nous, on les suit", dit Sylvie Meekers, directrice générale de CANOPEA, fédération des associations environnementales.
Le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté (RWLP) espère de son côté que les ménages surtout les plus précarisés ne seront pas sacrifiés au profit du tout à l'économie: "Il faudra voir l'écart qu'il va y avoir entre ce qu'ils vont décider et ce que nous estimons qu'est nécessaire à plus de justice sociale", réagit Christine Mahy, secrétaire du RWLP.
Plusieurs dizaines d'heures d'échange ont été consignées par les négociateurs puis traitées au fur et à mesure par les différents groupes de travail. Reste à voir dans quelle mesure ce processus influence finalement le programme du futur gouvernement wallon.
Et après?
Le volet wallon des consultations est terminé. Place dès ce vendredi à la Fédération Wallonie-Bruxelles. Direction la capitale pour les deux négociateurs qui recevront les acteurs de l'Enseignement. Dans un premier temps, les représentants des syndicats. Dans un deuxième temps, les recteurs des universités. Et puis, dans un troisième temps, les représentants des étudiants.
De gros dossiers en perspective. Souvenez-vous, le décret Paysage avait suscité pas mal de tensions politiques il y a quelques mois. Alors, finalement, à quoi servent ces consultations qui, pour la région wallonne, auront duré dix jours? Bien sûr, il s'agit de rassurer certains acteurs de la société civile, mais pas seulement, disent Georges-Louis Bouchez et Maxime Prévot.
"Les messages politiques que nous entendons vont largement aussi contribuer à influencer notre regard, même si nous avons évidemment nos programmes sur lesquels nous avons pu être élus et disposer de la confiance des électeurs. Mais on va aussi ajuster ça aux aspirations du terrain", assure ce dernier.