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Le Roi a nommé Bart De Wever formateur dans le cadre de la constitution du prochain gouvernement fédéral, a annoncé le Palais mercredi.
Le président de la N-VA, qui était jusqu'à présent préformateur, était attendu à 10h00 ce mercredi matin au Palais royal. Au terme d'un bref entretien, il a été désigné formateur par le Roi.
"Le préformateur a remis au Roi son rapport final. Sur base de ce rapport, le Roi a désigné Bart De Wever formateur. Il a accepté cette mission et fera rapport au Roi le 24 juillet", précise le Palais.
A sa sortie du Palais royal, M. De Wever n'a fait aucun commentaire.
Cette désignation était attendue depuis mardi soir lorsqu'à l'issue d'un Bureau politique, Vooruit a accepté d'entrer en négociation avec la N-VA, le MR, les Engagés et le CD&V en vue de former un gouvernement fédéral.
Le leader des nationalistes flamands a franchi une étape de plus sur la route qui mène au 16 rue de la Loi. Interrogé mercredi matin sur les ondes de la VRT, l'homme fort de Vooruit, Conner Rousseau, a jugé qu'il s'agirait là du scénario "le plus logique".
Aux yeux des partis francophones, la partie n'est toutefois pas encore gagnée. Ni le MR, ni les Engagés n'ont posé leur veto. "Mais s'il (Bart De Wever) aspire à être Premier ministre, il devra être celui de tous les Belges", a averti le président des centristes, Maxime Prévot.
"En tous les cas, si les choses se passent comme les derniers jours, il a montré qu'il était capable de réunir les personnes et les faire travailler ensemble. Il y a encore un long chemin, il doit encore beaucoup travailler. Mais, pour le moment, il n'a pas montré de lacune qui serait insurmontable", faisait remarquer mardi le président du MR, Georges-Louis Bouchez, à la sortie de la réunion des cinq partis.
Si l'Arizona n'est pas encore mise sur pied, un formateur a été désigné un mois après les élections. Il faut remonter à la formation du gouvernement Verhofstadt II, alliant socialistes et libéraux en 2003, pour trouver un processus aussi rapide. Mais, dans ce cas, c'est le président du PS, Elio Di Rupo, qui avait rempli la mission d'informateur avant que Guy Verhofstadt (VLD) ne soit désigné formateur. M. De Wever a quant à lui enchaîné les missions d'informateur, de préformateur et de formateur.
Pour Rousseau, que De Wever soit Premier ministre est "le plus logique"
Que Bart De wever devienne Premier ministre est le scénario "le plus logique", a indiqué le candidat à la présidence de Vooruit, Conner Rousseau, mercredi, dans l'émission De Ochtend sur la VRT.
Les socialistes flamands ont donné leur feu vert, mardi soir, à leur participation aux négociations en vue de former le prochain gouvernement fédéral, ouvrant la voie à ce que Bart de Wever, actuel préformateur, soit nommé formateur ce mercredi par le Roi.
Les cinq partis susceptibles de travailler ensemble au sein d'une coalition "Arizona", n'ont pas encore discuté du poste de Premier ministre mais il serait logique que celui-ci soit issu des rangs du parti le plus important de l'attelage, a admis M. Rousseau. "Personnellement, je le vois bien le faire. Il a les capacités intellectuelles nécessaires et a agi correctement avec nous au cours des dernières semaines", a-t-il ajouté.
Un avis partagé par le président du CD&V Sammy Mahdi selon qui Bart De Wever a "rempli son rôle très correctement". Néanmoins, "il ne faut pas sous-estimer la façon dont cela sera perçu en Wallonie parce que le président de la N-VA s'est parfois montré un peu dur envers les francophones dans le passé", a-t-il ajouté. Côté francophone justement, le président des Engagés, Maxime Prévot, a lui aussi salué mercredi matin, sur La Première, l'attitude de Bart De Wever "dans l'écoute totale et dans le respect". "Je n'ai pas de veto sur les personnes, mais bien sur les idées", a-t-il rappelé.
Conner Rousseau est par ailleurs revenu sur la réunion de mardi entre le préformateur et les cinq partis de l'éventuelle coalition Arizona. Selon le socialiste flamand, ces derniers ont l'intention de travailler à la réduction de la taille du gouvernement. "J'ai entendu le préformateur dire que nous devrions faire moins de politique, que le gouvernement devrait être plus petit", a-t-il poursuivi.
Sur le fond, Conner Rousseau s'est enfin dit prêt à réformer les soins de santé si c'est pour y investir. "Si la destination finale est un gouvernement d'austérité de centre-droit, ce n'est pas là que nous voulons aller. S'il s'agit d'une relance économique dont l'objectif est de renforcer le pouvoir d'achat de ceux qui travaillent et de réformer le système de santé pour continuer à y investir, c'est une autre histoire", a-t-il expliqué.
Ce que ces réformes impliqueront spécifiquement reste évidemment à négocier, mais pour M. Rousseau, elles devraient inclure l'examen de ce que les médecins gagnent et de ce qui peut être organisé de manière plus efficace. En outre, le gouvernement devrait également se concentrer sur l'activation, dans la mesure du possible, des malades de longue durée.
Sammy Mahdi, lui aussi interrogé dans De Ochtend, n'a pas dit autre chose. Selon lui, des réformes sont effectivement nécessaires dans le domaine des soins de santé mais sans coupes aveugles. "Si vous commencez à économiser massivement sur les soins de santé et que vous rendez la vie encore plus difficile aux personnes en situation de pauvreté, vous ne ferez qu'aggraver le problème à long terme", a-t-il averti.