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"On n'est pas dans une série télévisée": voici le vrai parcours d'une enquête difficile, comme la mort de l'avocate Claudia Van Der Stichelen

Claudia Van Der Stichelen, avocate, a été tuée dans son jardin en pleine journée. Cela fait un an que ce crime a eu lieu et aucun suspect n’a encore été désigné. Que se passe-t-il lorsqu’une enquête piétine? Peut-on toujours espérer trouver un coupable pour des crimes non résolus? 
 

Le meurtrier de l'avocate Claudia Van Der Stichelen, tuée dans son jardin en pleine journée, n’a toujours pas été retrouvé. Dans certains cas, comme celui-ci, les enquêtes n’avancent pas. Pourtant, elles continuent, même s'il y a peu d'indices concernant l'identité d'un potentiel coupable.

"Pas de délai déterminé" 

Tant qu’un juge d’instruction - en collaboration avec les services de police - est saisi d’une affaire, il doit effectuer des devoirs d’enquêtes (comme des écoutes téléphoniques, l'analyse des caméras de surveillance, des appels à témoin...).

Certains dossiers sont régulièrement réévalués pour voir quelles pistes pourraient être envisagées afin de faire avancer l’enquête. "Il n'y a pas de délai déterminé pendant lequel il faut absolument trouver un suspect", indique Denis Goeman, magistrat au parquet de Bruxelles. "On n'est pas dans une série télévisée dans laquelle, si dans les 50 minutes, on n'a pas trouvé le coupable, l'affaire est terminée, bien sûr que non. Il y a des enquêtes qui peuvent durer bien plus longtemps, parfois des mois ou des années." 

Traçage ADN 

Contrairement aux enlèvements, pour lesquels il est coutume de dire les 48 premières heures sont fatidiques, il est possible de retrouver le coupable d'un crime des années plus tard, notamment grâce à des correspondances ADN.

Et même si les espoirs diminuent avec le temps, il n'est pas rare de voir une enquête se résoudre sur le tard. "Une personne peut être poursuivie des années plus tard, lorsque, par exemple, une arrestation banale fait donner à cette personne son ADN", souligne Denis Goeman. "A ce moment-là, l'ADN qui se trouvait sur la scène de crime est recoupé avec l'ADN qui arrive dans la banque de données."

Les parties civiles de la victime peuvent également demander l’accès au dossier de la procédure afin de voir les devoirs d’enquêtes déjà effectués et de soumettre de nouveaux devoirs d’enquête.

Tant que la prescription n’a pas été atteinte et tant qu'il y a un juge d'instruction saisi, il y a donc toujours l’espoir de retrouver un coupable. 


 

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