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La substitute du procureur du roi de Charleroi a requis jeudi matin 3 ans et au minimum 5 ans d'emprisonnement à l'encontre respectivement de la mère et du beau-père d'un jeune garçon de 10 ans retrouvé en janvier dernier enfermé dans une pièce étroite et sans lumière d'une maison de Marcinelle.
L'audience a été l'occasion de lever le voile sur le calvaire vécu durant de longs mois par le garçon entre coups, traitements inhumains, séquestration et privation de soins et d'aliments, les quatre préventions qui figurent au dossier et que le beau-père comme la mère ont eu tendance à minimiser jeudi matin même s'ils reconnaissent une partie des faits qui leur sont reprochés.
Comme le dossier le laisse apparaître, l'enfant a été victime durant de longs mois d'un climat très hostile dans son milieu familial avec à la clé des menaces, des coups et des punitions, dont de longues séquences à genoux avec en bout de bras un bac et plusieurs bouteilles. Dans leur défense, les deux adultes attribuent une partie de ces punitions à des « vols » de nourriture.
L'enquête a permis de contextualiser ces « vols » supposés commis par un enfant qui mangeait rarement à sa faim, n'avait droit qu'épisodiquement à des collations et en période de vacances devait parfois attendre l'après-midi pour avoir son premier repas de la journée, sa mère travaillant et son beau-père se réveillant très tard.
Durant les dernières semaines, l'enfant a semble-t-il passé de très longues heures dans la petite pièce étroite où il a finalement été retrouvé début janvier.
Les documents scolaires de l'enfant permettent d'éclairer sa détresse, en particulier le dessin d'un petit cercueil avec un mot à l'attention de sa grand-mère décédée un peu plus tôt : « Ne t'inquiète pas, je vais bientôt te rejoindre ».