Partager:
Le nourrisson Santiago, grand prématuré enlevé lundi soir par ses parents, a été retrouvé en vie dans un hôtel aux Pays-Bas. Son état de santé inquiète toujours. Stéphane Moniotte, chef du service pédiatrie aux cliniques universitaires Saint-Luc, était notre invité ce samedi. Il évoque les éléments déterminants pour la santé de l'enfant.
Les prochaines heures vont être importantes pour Santiago?
Oui, effectivement. Ce qui est très important, c'est de pouvoir maintenant évaluer l'état de santé de cet enfant pour s'assurer qu'il n'y a pas de souffrances additionnelles par rapport à sa prématurité. Bien sûr, on ne connaît pas le dossier médical et les détails de la situation de cet enfant avant l'enlèvement.
On peut supposer que puisqu'il a survécu avec uniquement les soins de ses parents pendant quatre jours, c'était un enfant qui était déjà relativement autonome, notamment sur le plan alimentaire, sur le plan respiratoire. Donc c'est une grande chance pour lui.
Ce nouveau-né a été privé de sa couveuse durant plusieurs jours. Est-ce qu'il pourrait garder des séquelles?
Ce qui est important, c'est que les précautions nécessaires aient été prises pour lui, c'est-à-dire essentiellement maintenir une bonne température corporelle. On peut espérer que cet enfant a été bien couvert pendant toute cette période de fuite. Et puis surtout, maintenir une alimentation adéquate, ce qui peut parfois être difficile chez un très jeune enfant comme celui-là, qui n'est peut-être pas capable de boire lui-même, ne fut-ce qu'au biberon. Certains enfants, vers 34 semaines de grossesse, ont encore besoin d'une sonde gastrique, par exemple, pour être alimenté. On ne sait pas si c'était la situation de cet enfant.
Est-ce qu'on peut dire que le petit Santiago est un véritable miraculé?
Encore une fois, on ne connaît pas les détails précis de sa situation médicale au moment de l'enlèvement. Il est né vers 32 semaines de grossesse. Enlevé après 15 jours de vie environ, il devait avoir à peu près 36 semaines de grossesse. Ce sont souvent des enfants qui sont très immatures, mais qui sont capables de respirer seul, de digérer, de faire les fonctions vitales, finalement, indépendamment des soins médicaux intensifs. Donc, on peut dire que cet enfant a eu de la chance. "Miraculé", c'est peut-être un grand mot, mais il a eu de la chance.