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Arthur Fils, souffrant d'une cheville et au bord de la défaite, a trouvé les ressources pour remporter le tournoi ATP 500 de Tokyo mardi en battant Ugo Humbert en trois manches (5-7, 7-6 (8/6), 6-3), dans une rare finale 100% française.
A 20 ans, Fils empoche ainsi son troisième titre et empêche son ami de devenir à 26 ans le premier joueur de l'histoire à s'imposer lors de ses sept premières finales sur le circuit, après ses six succès en autant de finales disputées.
Fils, le prometteur N.24 mondial, avait ouvert son compteur à Lyon en 2023 avant de gagner à Hambourg, autre tournoi ATP 500, en juillet dernier, à chaque fois sur terre battue.
Cette finale, jouée sur le court qui a accueilli les Jeux olympiques en 2021 et dont le toit avait été laissé ouvert, a été longue à monter en intensité.
Entre deux joueurs portant la même tenue, T-shirt orange et short marron, la première manche n'a pas atteint des sommets, avec de nombreuses fautes directes des deux côtés, à l'image des deux doubles fautes consécutives permettant à Humbert de revenir à 3-3 et ainsi d'effacer le break concédé le jeu précédent.
Et à l'heure de jeu, le 19e mondial empochait le premier set alors Fils semblait manquer de fraîcheur après les longues batailles menées lors des tours précédents. Fils faisait même appel au soigneur à deux reprises en début de deuxième manche.
"Parfois la cheville (gauche) se bloque, il faut juste la débloquer. C'est ce que le médecin a fait et ensuite ça allait mieux", a raconté Fils qui bat Humbert pour la première fois en quatre matches.
- Balle de match sauvée -
La perspective d'un jeu décisif réveillait enfin le public qui prenait fait et cause pour le cadet: Fils jouait d'ailleurs le jeu en réclamant du soutien entre chaque point.
Humbert pensait bien conclure en obtenant une balle de match à 6 points à 5 dans le jeu décisif, mais Fils réussissait un magnifique passing de revers long de ligne, "mon meilleur de la semaine", pour finalement égaliser à un set partout deux points plus tard.
"Durant le second set, j'ai juste essayé de conserver mon service. Je suis passé proche de la défaite", a raconté le Francilien qui, fidèle à son caractère, se battait comme un diable malgré la gêne visible.
Le niveau montait de plusieurs crans dans la troisième manche au cours de laquelle les joueurs donnaient tout.
Le Messin cédait finalement sur un ultime ace de Fils qui s'écroulait sur le court, bras en croix, après 3h05 d'effort pour succéder au palmarès à Jo-Wilfried Tsonga (2009).
"Je ne sais pas comment j'ai fait ! En tennis tout peut changer en une seconde", s'est-il réjoui quelques minutes après la chaleureuse accolade entre les deux joueurs.
"L'avantage avec une finale contre Ugo c'est qu'on est sûr de l'ambiance", s'est-il félicité.
Avant de se rendre à Shanghai, la semaine nippone est une réussite à tous points de vue pour Fils, qui a battu en chemin trois joueurs du Top 20, les Américains Taylor Fritz (N.7) et Ben Shelton (N.17) et le Danois Holger Rune (N.14), en demi-finale.
La dernière finale opposant deux Français dans un tournoi de ce niveau, le troisième échelon après les Grand Chelems et les Masters 1000, avait eu lieu à Vienne en 2017, avec le sacre de Lucas Pouille, vainqueur de Jo-Wilfried Tsonga.
Et la dernière finale 100% française sur le circuit ATP remonte à 2020, dans un tournoi de moindre importance à Auckland, entre Benoît Paire et, déjà, Ugo Humbert, qui l'avait emporté.