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La flamme des Jeux olympiques de Paris-2024, passée vendredi en Grèce sous la responsabilité des organisateurs français, sera sous haute sécurité pour son arrivée à Marseille le 8 mai, avec 6.000 membres des forces de l'ordre mobilisés.
Depuis le fort militaire Ganteaume, surplombant le Vieux-Port par lequel la flamme transitera, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a présenté un dispositif qui, selon lui, "n'a jamais existé" dans la deuxième ville de France.
De fait, en comptant les agents dépendant de la mairie (marins-pompiers, personnels de sécurité, policiers municipaux...), les effectifs atteindront 8.500 personnes et dépasseront donc ceux déployés en septembre 2023 pour la visite du pape François, un dispositif qui avait alors été qualifié de "hors normes" et d'"exceptionnel".
A 12 jours d'un évènement qui se veut "sécurisé mais populaire", selon les termes du ministre, six unités de forces mobiles sont déjà déployées dans la ville pour une sécurisation qui va "monter en puissance" jusqu'à l'arrivée de la flamme, à bord du trois-mâts Belem, vers 19h45, le mercredi 8 mai. L'objectif étant de rendre le quartier du Vieux-Port complètement "étanche", avec la mobilisation notamment de policiers du Raid, de démineurs, de brigades nautiques ou un dispositif anti-drones.
De nombreux policiers en civil seront également dans la foule, qui pourra atteindre 150.000 personnes, selon les estimations. Ces spectateurs auront à se soumettre à une palpation, et les 4.000 bateaux amarrés au Vieux-Port seront tous déminés.
Avant son entrée, le Belem paradera dans toute la rade de Marseille, entouré d'une flottille de 1.024 bateaux. Ces bateaux inscrits pour accompagner le célèbre voilier auront tous été inspectés et "déminés", les accès à la mer seront "barriérés" et les plages ultra-surveillées, a aussi insisté le ministre.
Si la corniche marseillaise ne sera pas piétonne, comme initialement envisagé, une partie sera "sécurisée" afin que "chacun puisse voir la flamme du mieux possible", a promis le maire divers gauche Benoît Payan.
S'il n'y a pour l'instant "aucune menace caractérisée" visant cette arrivée de la flamme dans la ville méditerranéenne, le ministre a précisé que les forces de l'ordre travaillaient sur divers scénarios, notamment en terme "d'islamisme radical". "Nous mettrons en place tout ce que prévoient les lois antiterroristes pour surveiller et prévenir" tout incident, a ajouté M. Darmanin, en évoquant également les risques qui pourraient provenir de "l'extrême droite et l'extrême gauche".
Enfin, pour l'hypothèse où le vent serait supérieur à 25 noeuds (46 km/h) et empêcherait l'entrée du Belem dans le Vieux-Port, M. Darmanin a assuré qu'il y aurait "une alternative". "Mais comme il fait toujours beau à Marseille, je n'imagine pas que cette situation puisse exister", a-t-il lancé.
"On va offrir aux Marseillais et aux Marseillaises quelque chose de géant et d'extraordinaire, qui correspond à l'histoire de la ville, en déroulant le fil de l'histoire", avait confié Benoît Payan à l'AFP il y a quelques jours, rappelant que ce sont des Grecs, les Phocéens, qui ont justement créé Massalia il y a 2.600 ans.
"Pour aller voir la cérémonie d'ouverture à Paris ça coûte jusqu'à 2.700 euros la place, nous ce sera gratuit du matin jusqu'au concert du soir" des rappeurs Soprano et Alonzo, avait-il insisté. Symbole d'unité et de paix, la flamme, allumée le 16 avril dans le site antique grec d'Olympie, quittera la Grèce samedi à bord du Belem pour une navigation de 12 jours à travers la Méditerranée.
Le 8 mai, elle débarquera donc à Marseille, où le nageur Florent Manaudou, licencié au Cercle des Nageurs de la ville et champion olympique en 2012, sera le premier porteur de la flamme à sa descente du voilier.
Au premier jour du parcours de la flamme en Grèce, c'est sa soeur Laure Manaudou, elle aussi nageuse et médaillée d'or aux Jeux olympiques d'Athènes en 2004, qui avait été la première porteuse française.
Puis, le 9 mai, la flamme entamera son parcours en France par une déambulation dans Marseille, qui débutera par la basilique Notre-Dame de la Garde pour passer par la cité de la Castellane, le quartier natal de Zinédine Zidane, et finir par l'emblématique stade Vélodrome.
Elle traversera ensuite le pays, via les Antilles et la Polynésie française, et arrivera à Paris le jour de la cérémonie d'ouverture des Jeux, le 26 juillet. Les JO se tiendront jusqu'au 11 août, dans un climat international tendu marqué notamment par les conflits en Ukraine et au Proche-Orient.