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Remco Evenepoel a réalisé l'exploit ce samedi en devenant le premier athlète au monde à réaliser le doublé: médaillé d'or lors du contre-la-montre et médaillé d'or lors de la course en ligne. Notre spécialiste revient sur la victoire du "phénomène" et sur les éventuelles chances de succès belges à venir.
Est-ce juste de qualifier Remco Evenepoel de "phénomène"?
Oui, parce que c'est un phénomène de par son âge, 24 ans, de cette maturité qu'il a depuis maintenant, je dirais un an ou deux, où on a vraiment vu un changement dans sa personnalité, dans sa façon d'aborder ses objectifs, il les précise de façon très claire: 'je vais être au rendez-vous' et il est au rendez-vous.
On l'a vu cette année avec notamment son premier Tour de France. Il termine 3e, meilleur jeune, une victoire d'étape. Il a pris deux jours de congé pour se focaliser sur le contre-la-montre, il est champion olympique, il met sa médaille en poche, deux jours pour se déconnecter avec ses proches, et puis il revient pour cette course ici en ligne, et quelle prestation.
Avec un cyclisme comme on l'aime, offensif, d'instinct mais calculé, intelligent, ce qui n'était peut-être pas toujours le cas il y a quelques années. Il a changé en maturité et puis, surtout, c'est un phénomène sur tous les profils. Le contre-la-montre, même les grands tours, tour d'Espagne ou de France, il n'a pas connu un jour sans, et ça c'est évidemment quelque chose d'intéressant en vue de la suite de sa carrière.
Qu'est-ce qui pourrait l'arrêter?
Pas grand-chose j'ai l'impression. Il est double champion olympique, mais il va déjà se focaliser, d'abord fin septembre sur le championnat du monde du contre-la-montre, notamment en Suisse. Je pense qu'il y sera et il voudra y faire quelque chose. Et puis déjà, il se projette en 2025.
Patrick Lefevere, le patron de son équipe, l'expliquait dans le journal Le Soir il y a 2-3 jours, il voudrait déjà maîtriser, par exemple, les pavés de l'enfer du Tour des Flandres. Le Tour des Flandres qu'il aimerait découvrir, qu'il aimerait certainement gagner, et je pense qu'il a été séduit par le Tour de France. Dans sa tête, le remporter ça reste un objectif, en espérant évidemment que Vingegaard et que Pogacar ne soient pas là chaque année à un tel niveau.
À la moitié des Jeux, un premier bilan belge de quatre médailles (deux en or et deux en bronze), peut-on dire que c'est une réussite?
Oui, c'est un bon premier bilan parce qu'on sait que les Jeux olympiques sont particuliers. Parfois, on pense que et puis non, c'est le cas de Matthias Casse qui espérait remporter l'or, ça a été un échec. Mais d'un autre côté, il y a la belle histoire de Gabriella Willems qu'on n'attendait pas que la Belgique a découvert, et donc ça, c'est la magie des Jeux.
Alors évidemment cette semaine sur le papier, on devrait être très attentifs avec l'athlétisme, les épreuves vont s'enchaîner avec notamment les Tornados, le relais masculin, les Cheetahs, le relais féminin, il y aura Alexander Doom dans ses équipes de relais, mais aussi sur 400 mètres individuel, et puis évidemment Nafissatou Thiam. Tout le monde se dit qu'elle sera sur le podium, voire même qu'elle va gagner sa troisième médaille d'or, on restera prudents, mais ce sont évidemment de belles chances.
Deuxième chapitre, ce sont les Hockeyeurs, les Panthers et les Lions, vont tous les deux disputer les quarts de finale. Les garçons ont l'ambition d'une nouvelle médaille d'or, les filles, tout ce qui viendra sera bon à prendre. Et on terminera avec à nouveau le cyclisme, et Lotte Kopecky qui dès demain dimanche, sur route pourrait devenir championne olympique elle aussi, avant de nous fixer un rendez-vous sur la piste, mais ce sera à la fin des Jeux.