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Le Colombien Santiago Buitrago était ivre de bonheur mercredi au Mont Brouilly où il a remporté l'une des plus belles victoires de sa carrière lors de la 4e étape de Paris-Nice qui a vu les favoris se neutraliser.
"Gagner ici en France, dans une aussi grande course, c'est extraordinaire. En plus l'équipe s'impose aussi à Tirreno-Adriatico aujourd'hui avec Phil Bauhaus. C'est un grand jour pour Bahrain", a savouré le grimpeur de Bogota.
Déjà vainqueur de deux étapes sur le Tour d'Italie, Buitrago, 24 ans, s'est imposé avec dix secondes d'avance sur son compagnon d'échappée, l'Australien Luke Plapp, lui aussi récompensé en s'emparant du maillot jaune de leader.
Les deux hommes se sont fait la malle dans l'avant-dernière ascension, le col du Fût d'Avenas, où David Gaudu, en voulant enlever sa veste, est tombé, entraînant dans sa chute Aurélien Paret-Peintre, pour finir à plus de six minutes du vainqueur, complètement défait.
Derrière Buitrago, tombé dans les bras de son compatriote Egan Bernal à l'arrivée, les principaux favoris sont arrivés au sein d'un petit peloton, à une quarantaine de secondes.
Remco Evenepoel, après avoir battu son grand rival Primoz Roglic au sprint intermédiaire pour empocher six secondes de bonifications, a tenté à deux reprises d'attaquer. Mais le Belge n'a pas réussi à faire la différence, grillé même sur la ligne par Mattias Skjelmose pour la troisième place, deux secondes devant Roglic.
"Deux secondes, ce n'est pas beaucoup, mais ça reste une bonne étape pour nous", a réagi Evenepoel qui a félicité Plapp avec ces mots: "je pensais qu'on allait te rattraper".
- "Objectif classement général" -
Au départ de Chalon-sur-Saône, on attendait pourtant une grande explication lors de cette étape de moyenne montagne tout en toboggans, avec sept difficultés répertoriées, un mini-Liège-Bastogne-Liège propice aux offensives d'ampleur.
Et ça a commencé fort avec un peloton avalant les premiers kilomètres à toute blinde, sans un regard sur les vignobles du Beaujolais où la tentation aurait pu être grande de musarder et de s'arrêter pour goûter aux crus de la région.
Mais dans le money time, les positions sont restées figées, ce dont s'est délecté le duo Buitrago-Plapp, deux excellents grimpeurs qui ont profité de la passivité des armadas.
"Je n'ai pas trop compris la tactique d'UAE qui a laissé partir les échappés alors qu'ils avaient quatre coureurs aux quatre premières places du classement général", a regretté Evenepoel, estimant que Buitrago et Plapp pourraient être "difficiles à aller chercher".
"Le classement général est l'objectif maintenant", a confirmé Buitrago, deuxième du général derrière Plapp mais avec 17 secondes d'avance sur Evenepoel (5e) et près d'une minute sur Roglic (15e).
Sur le papier, il reste plein d'occasions pour renverser la table, surtout lors du week-end final dans l'arrière-pays de Nice.
Mais la menace de voir l'étape-reine vers Auron samedi amputée de ses deux cols au-dessus de 1.500 m à cause de la neige risque de changer la donne dans une épreuve qui se joue souvent à coups de secondes.
"J'espère quand même qu'il fera beau samedi", a commenté Plapp, déjà "récompensé au-delà de (s)es attentes" et pour qui "tout est du bonus désormais".