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"Hat-trick Harrie" est plus que jamais seul au monde: le Néerlandais Harrie Lavreysen est devenu le coureur le plus titré de l'histoire des Championnats du monde de cyclisme sur piste avec un quinzième sacre vendredi à Ballerup, au Danemark.
"Quinze titres, je ne sais même pas quoi dire. Il y a tellement de noms prestigieux sur cette liste, c'est complètement fou", a-t-il déclaré à l'AFP.
Il y a deux jours, le "Hollandais volant" avait égalé la marque du Français Arnaud Tournant, vainqueur de quatorze titres de champion du monde entre 1997 et 2008, en remportant la vitesse par équipes avec ses compères habituels Jeffrey Hoogland et Roy van den Berg.
Vendredi, il s'est emparé seul du record en survolant l'épreuve non-olympique du kilomètre que, porté par le souffle de l'histoire, il avait inscrit pour la première fois à son programme lors de ces Mondiaux.
"Ça été dur car c'est la première fois que je cours le kilomètre à ce niveau mais j'ai réussi. C'est spécial", a-t-il dit.
Surpuissant, l'homme aux cuisses de fer a devancé Hoogland, qui était triple tenant du titre, et le Britannique Joseph Truman pour effacer son échec surprenant au keirin la veille.
Et ce n'est pas fini puisqu'il y a de (très) fortes chances qu'il améliore encore le record dimanche, où il s'alignera sur la vitesse individuelle, l'épreuve-reine, et où il reste sur cinq titres mondiaux consécutifs.
Également quintuple champion olympique, le Néerlandais est quasi imbattable depuis son arrivée sur la scène au début des années 2020 et continue, à 27 ans, à écrire la légende avec un appétit et une motivation intacts.
"J'adore ce sport et la compétition, je continue à m'amuser, à rigoler", a-t-il expliqué.
- "Un extraterrestre" -
"Il lui reste potentiellement encore cinq ou six ans au top. Il peut arriver à pas loin des 30 titres de champion du monde. C'est un truc de malade. Il est monstrueux", expliquait le pistard français Sébastien Vigier lors des Jeux de Paris, où "Hat-trick Harrie" avait raflé les trois médailles d'or décernées dans le sprint (vitesse individuelle et par équipes ainsi que le keirin).
Et en plus il est "vraiment cool, tranquille", ajoutait Vigier, saluant un coureur qui, malgré son écrasante domination, n'a "pas la grosse tête" et s'avère aussi être "un bon fêtard après les compétitions".
Les images de son retour triomphal au pays après son triplé olympique ont confirmé le potentiel à ce niveau du souriant et musculeux Néerlandais, qui mène pour le reste une vie studieuse et relativement anonyme, peu connu en dehors de son petit village de Luyksgestel, à la frontière belge.
Le roi du sprint compte désormais six titres mondiaux de vitesse par équipes, cinq en individuel et quatre en keirin.
Au rythme d'un Championnat du monde par an, l'addition pourrait se corser rapidement, sachant que son prochain très grand objectif reste les Jeux de Los Angeles, en 2028, où il ambitionne de battre le record de sept titres olympiques de la légende britannique Jason Kenny.
"Harrie est un extraterrestre, c'est déjà le meilleur de tous les temps", estime le sprinteur polonais Mateusz Rudyk.
La journée a aussi été marquée par la victoire de Jonathan Milan en poursuite individuelle avec un nouveau record du monde à la clé (3:59.153). L'Italien de 24 ans, qui brille aussi sur la route, a dominé en finale le jeune Britannique Josh Charlton, qui avait lui-même amélioré en qualifications le record du monde qui appartenait depuis les Mondiaux-2022 à l'Italien Filippo Ganna.